mercoledì 17 settembre 2008

Machine à mettre en boîte les ilfautismes

Les repérer
Nom : Ilfautisme
Zone géographique : Très répandu dans toutes les régions de France métropolitaine
Race : Empêcheur de suivre son chemin de petit bonhomme
Description physique : L’ilfautisme peut se cacher à tout endroit dans une phrase. Il peut même constituer un discours à lui seul. Il s’agit alors d’une forme ultra autoritaire. Il faut !
Il peut être conjugué au présent, comme dans l’exemple précédent, mais également au futur, Il faudra, ou au conditionnel, Il faudrait. Il est terrifiant au passé, Il a fallu Il fallait Il fallut, ou au conditionnel passé, Il aurait fallu Il eut fallu, car on a alors plus les moyens d’agir.
Il est parfois adouci par des formulations détournées : Je crois qu’il faudrait ou Il se peut qu’il faille. Ne vous laissez pas amadouer, il est tout aussi dangereux.
Particularité : Un ilfautisme est inéluctablement lié à l’individu qui le prononce, l'« ilfautiste ».
Reproduction : L’ilfautisme est particulièrement à l’aise dans les milieux prétentieux, moralisateurs ou arrogants. Il s’y multiplie à une vitesse remarquable. Si on leur laisse la possibilité de s’installer , ils pullulent rapidement et il devient extrêmement compliqué de s’en débarrasser.
Longévité : La durée de vie d’un ilfautisme est très courte. Son existence est divisée en trois moments :
l’élaboration : quand l’individu le formule dans sa tête avant de le prononcer
la réalisation : le moment où l’individu dit la phrase qui le contient
la rumination : le moment où l’individu regrette sa formulation malheureuse
Nota Bene : Très souvent, l’élaboration et la réalisation sont contemporaines. La rumination, quant à elle, est un phénomène très rare. On ne la constate que chez des sujets particulièrement faibles.
Santé : Un ilfautisme sain doit être réalisé sur un ton franc, sec et à un volume sonore élevé. La maladie la plus fréquente dont souffrent les ilfautismes est bien sûr le doute. Les symptômes sont faciles à déceler : l’individu hésite, balbutie, transpire, parle à voix basse ou regarde ses chaussures. La situation est particulièrement inquiétante quand l’individu rougit.
Soin : Bien que notre objectif soit de le mettre en boîte, nous ne souhaitons la mort d’aucune espèce. Aussi, nous vous livrons une idée pour secourir un ilfautisme.
Rassurez l’ilfautiste qui le prononce en lui répétant cette réplique : « Tu es sûr de toi. Tu sais. Tu sais mieux que les autres. Tu as de bonnes raisons pour savoir mieux que les autres. Ton expérience ou ton intelligence te permettent de savoir mieux que les autres. »
Les attraper
C’est bien le mot et non l’individu que vous devez attraper. Le seul matériel nécessaire est un rouleau de scotch. La seule chose à savoir est la suivante : « aucun ilfautisme ne résiste à lui-même ! »
Dès que vous sentez qu’un ilfautisme est en cours d’élaboration, si vous prononcez la phrase : « il faut coller le scotch » en menaçant l’ilfautisme en fabrication d’un morceau de scotch, il s’arrachera à l’esprit de l’individu et viendra se coller au scotch sans attendre.
Les mettre en boîte
Le plus dur est fait. Il ne vous reste plus qu’à coller le scotch en le pliant en deux et le déposer dans une boîte prévue à cet effet. Pour les flatter, n’hésitez pas à leur offrir une belle boîte sur laquelle vous aurez écrit « boîte à ilfautisme » et dans laquelle vous aurez glissé quelques « oui » dociles.