mercoledì 17 dicembre 2008

Toulouse

Dans les villes qui m'hébergent, il y a un lieu qui me reste en mémoire comme celui où je vais me reposer l'esprit et me frotter aux autochtones. Un lieu où j'éprouve un plaisir singulier à passer du temps. A Nantes, je me souviens très bien, évidemment ce n'est pas si vieux !, du Lieu Unique. J'y allais pour voir jouer le pianiste angevin qui me racontait sa vie derrière lui. Jamais devant.
J'y allais pour le slam. J'y allais pour les expositions d'art contemporain. J'y allais pour boire un café et manger la noisette au chocolat qu'ils offraient avec. J'y allais parce que c'était la librairie que je préférais à Nantes. J'y allais pour des pièces de théâtre ou des spectacles de danse. J'y allais parce que j'adorais la déco et que je m'y sentais bien. Ca a beau être un grand hangar tout froid, j'y sentais une grande chaleur humaine. A Angers, évidemment, c'était les 400 coups. Mon cinéma préféré. Rester dans le hall pour regarder les bandes annonces, faire la queue avec Aurélie que je passais prendre au vol chez elle, ramasser une récolte de flyers devant la caisse, m'installer au quatrième rang, écouter mes voisins, m'enfoncer dans un film. Tout cela était bien suave. Rentrer chez moi, la séance finie, en marchant vite, très vite pour ne pas sentir le froid angevin.
A Toulouse, pour avoir arpenter un peu, depuis quatre mois que je réside ici, les rues du centre ville; c'est Terra Nova qui m'a séduite. Petite librairie que j'ai approchée par petites touches.
Une première promenade rapide parmi les livres en italien, seulement pour entendre craquer le parquet quand on l'a découverte, avec Vincent. Puis, j'y suis retournée régulièrement, sans le préméditer, chaque mercredi libre et me suis approchée chaque semaine un peu plus du fond de la boutique. C'est le jour où Chloro est tombée en panne, un jour où mon moral frôlait le parquet, que je me suis décidée à m'asseoir sur une des tables, au fond, et à commander un chocolat chaud et un crumble chocolat, pommes, noisette. Un délice qui m'est si bien resté en mémoire que j'y retourne dès que le vague à l'âme me prend. Il y a généralement quelques personnes qui parlent en espagnol, d'autres qui lisent des revues empruntées ou écrivent sur un morceau de papier (ça c'est moi en fait). Je dois avoir un sourire de circonstance et des joues bien rouges, un peu honteuse de venir là, satisfaire ma gourmandise sans compagnie et pleinement satisfaite, justement, de satisfaire ma gourmandise sans compagnie !

martedì 2 dicembre 2008

La girafe et le sablier

La girafe était partie pour comparer l’épaisseur de l’air de-ci de-là. Pour savoir si l’air était épais, elle courrait en fermant les yeux, le temps de se raconter une comptine de soixante pieds découpée en six vers de dix pieds ou douze vers de cinq.
Au dernier mot, elle s’arrêtait, ouvrait les yeux et exprimait son impression :
□ très épais
□ épais
□ mince
□ infime
Elle avait fait une série d'expériences dans une grande ville où elle avait compris la dangerosité de son jeu : elle avait heurté un panneau de signalisation et avait ouvert les yeux, couchée par terre, et tellement assommée qu’elle en avait oublié la nature de son test.
La deuxième fois, sur une grande place vide, elle était allée au bout mais avait été prise d’une quinte de toux à l’annonce du résultat. Elle avait ensuite décidé de quitter les zones urbaines. Elle partit dans le désert.
Au troisième test, elle était dans les dunes. Elle courrait vite et ouvrait grand la bouche pour articuler quand, oups, elle engloutit un sablier.
Enfin, évidemment, elle ne le savait pas que c’était un sablier, elle ne l’avait pas vu entrer. Et elle savait encore moins de quel genre de sablier il s’agissait.
Un petit canard boiteux ; il ne savait pas compter et malgré tous ces efforts pour apprendre, 1+1 continuait à être un concept incompréhensible. Quand il était petit, ses enseignants le retournaient et, battant la mesure pour l’aider, lui disaient : « tu n’as qu’à écouter et t’arrêter dans 60+60+60 secondes. Quel stress, il n’osait pas leur dire combien il en était incapable alors il attendait un peu et… à n'importe quel moment, il s’arrêtait. Bien sûr, il ne tombait pas juste, seulement plus ou moins loin de la réalité. Il passait des heures à s’entraîner tout seul mais, rien à faire, les chiffres ne lui venaient pas, il pouvait tout juste énumérer : « papillon, avion, boulette de papier… ». Il était capable de redire ensuite tout ce à quoi il avait pensé, mot pour mot sans oublier le moindre article, mais, les transformer en secondes, ça lui semblait impossible.
C’était un sablier étranger au temps et dont la seule préoccupation était de voler. Il avait décidé de quitter le foyer familial pour éviter à sa mère d'être la victime de ragots diffamants le concernant. Il s’était installé dans le désert où il essayait d’apprendre à s’envoler sur les ailes du vent lorsqu’il avait été englouti par la girafe.
Elle lui demanda timidement : « Je t’ai avalé… mais je ne t’ai pas vu. Qui es-tu ? »
Le sablier pensa qu’il allait pouvoir tricher sur son identité et n’aurait pas honte de ses lacunes.
Je suis une abeille, je ne t’ai pas vu venir, tu courrais très vite... et... je ne t'ai pas vu non plus. Qui es-tu ?
La girafe eut la même idée et dit la première chose qui lui passait par la tête.
Je suis une station stellaire. Dis, tu ne vas pas me piquer?
Non. Si tu m’aides à sortir, non. Mais, dis-moi, c'est quoi au juste une station stellaire et pourquoi il y fait si sombre ?
C'est un grand bâtiment avec plein d'étages qui a été installé ici, au milieu du désert, pour accueillir des scientifiques qui font des études sur l'espace stellaire.
Elle était plutôt fière de ce mensonge très crédible.
L'espace stellaire ?
Tout à coup, un doute la traversa, était-ce vraiment si crédible ?
Oui, tu sais, certains jours, les cieux sont obscurs, insondables. Là, tout le monde reste au port et vaque à des activités de recherche bibliothécaire ou d'écriture d'articles scientifiques. En revanche, lorsque la voix lactée nous offre un spectacle limpide exhibant sans pudeur ses étoiles, tout le monde sort son matériel d'observation et regarde.
Ah bon. Ils regardent, c'est tout ?
Oui, ils regardent.
... silence
Et, dis-moi, comment puis-je sortir ?
Je ne sais pas, c'est la première fois que j'assiste à ce genre de phénomène.
Mais, ces scientifiques, ils ne sauraient pas me faire sortir par hasard?
Je ne pense pas, ce sont des chercheurs stellaires, ils ne sont pas tellement intéressés par la matière terrestre.
Mais, eux, ils entrent comme bon leur semble, n'est-ce pas ?
Oui.
Et alors, pourquoi ne puis-je pas faire la même chose ?
...
Tu ne réponds pas.
Mais et toi petite abeille, que faisais-tu dans le désert ?
Hem... Justement j'ai été employé pour faire partie de ton équipe de chercheurs. Je suis une abeille spécialiste de la météo. Observer les étoiles me permet de prédire les humeurs des humains. Tu peux donc me donner les moyens de sortir et entrer non ?
La situation devenait délicate pour la girafe qui n'avait aucune idée de la manière dont elle pourrait faire sortir l'abeille. Elle eut le réflexe de dire :
Oui, en effet. Mais auparavant, je dois vérifier ce que tu me dis. Avec ta convocation pour venir ici, tu as dû recevoir un code secret pour accéder à tous les couloirs du bâtiment.
Encore des chiffres songea le sablier... Comment vais-je me sortir de ce mauvais pas ?
Une évidence lui vint en tête.
Comment pourrais-je te lire le code puisque je suis plongé dans le noir?
Ah, évidemment. Mais tu devrais l'avoir retenu par coeur, il n'est pas long.
On arrive déjà au fond du problème, pensa le sablier.
C'est que... je ne sais pas compter et je n'ai pas du tout la mémoire des chiffres, dit-il timidement.
La girafe, qui savait qu'aucune convocation n'avait été envoyée, remarqua:
Mais pourquoi me parles-tu de chiffres ? Le code est un mot de 6 lettres.
Ah non, je suis formel. C'était un code numérique.
Un code numérique ? C'est impossible. Je l'ai inventé moi-même.
C'est étrange n'est-ce pas. Chacun inventait une histoire qui n'existait pas mais paraissait suffisamment sûr de lui pour sembler parfaitement crédible. La girafe se mit à croire qu'un code existait réellement et qu'une station stellaire devait se tenir tout près d'ici. Le sablier songea que ce code pouvait lui sauver la vie. Il alla jusqu'au bout de son bluff et affirma :
Je suis étourdi, le code numérique, c'était pour la station aérienne que je m'apprêtais à rejoindre le mois dernier. Pour la station stellaire, le code était le mot « girafe ».
Vous seriez en droit de trouver étrange qu'il pense à ce mot-là. Vous verrez, si un jour il vous arrive de vous trouver enfermé dans une girafe si autre chose vous vient en tête.
Ah oui, murmura la girafe effrayée par tant de clairvoyance.
Pendant un moment, plus personne n'osa souffler mot. Puis, ils se mirent à parler de tout autre chose.
La girafe expliqua qu’elle était une sorte d’experte en densité de l’air et le sablier qu’il faisait les meilleurs miels de l’hémisphère sud. Puis, à beaucoup parler, ils devinrent plus sincères et des faiblesses leur échappèrent. Le sablier rit beaucoup en entendant le récit de la chute de la première expérience « air » et la girafe versa une larme en apprenant que le sablier avait quitté les siens.
Le sablier, encore remué par son récit, finit par dire à la girafe qu'il n'avait pas de convocation et donc aucun code pour circuler dans la station stellaire. Il ajouta qu'il avait un peu peur du noir et qu'il commençait à avoir des bouffées d'angoisse coincé comme il l'était.
Confidence pour confidence, elle lui avoua qu'elle n'avait pas envoyé de code mais que, si elle l'avait fait, elle aurait sans aucun doute choisi le mot « girafe ».
Sur cet élan, le sablier dit que son miel était médiocre selon la majorité des autres abeilles. La girafe avoua qu'elle était une station stellaire selon une interprétation très personnelle de la station stellaire.
Ca veut dire quoi « interprétation très personnelle »?
...
Vous m'avez un petit peu menti ?
Euh...
Un tout petit peu ?
Non. Je suis ce que j'imagine être une station stellaire. Cela signifie que je passe le plus clair de mon temps à regarder les étoiles, quand il fait nuit. Et quand il fait jour, je cours pour mesurer la densité de l'air.
La girafe souffla, elle se sentait vraiment mieux maintenant qu'elle avait craché le morceau, bien qu'elle n'ait encore aucune idée de la façon dont elle cracherait l'abeille.
Mais vous avez quelle forme alors ?
Et vous, que faites vous dans le désert alors ? Dit-elle vite pour échapper à la question.
Ben, je fais du miel. Ici, personne ne me reproche sa qualité.
Montrez moi comment vous faites.
Mais enfin, il me faut des fleurs, qu'est-ce que je peux bien faire coincé comme je suis dans cette lugubre obscurité sans ciel ni voix lactée ?
Ah. Je ne sais pas.
Faites moi sortir ! Je ne peux plus supporter de ne pas avoir de lumière.
Attendez.
La girafe ouvrit grand la bouche. Un filet de lumière entra. Le sablier aperçut l'intérieur du cou et comprit qu'il s'agissait d'un animal.
Mais vous êtes une bête ? C'est dégoûtant !
Ben merci, vous aussi !
Moi non, quelle horreur !
... ?
...
Vous n'êtes pas une bête ??? Mais vous êtes quoi alors ?
...
Répondez-moi. Sinon je vous crache.
Mais c'est tout ce que j'attends. Crachez-moi !
Non, je ne vous cracherai pas tant que vous ne m'aurez pas répondu.
Vous ne savez pas ce que vous voulez.
C'est vrai mais vous avez le couteau sous la gorge.
Mais je n'ai pas de gorge.
Cessez vos traits d'esprit. Sinon vous vous engagez à vivre dans la mienne.
Bon d'accord, je suis un sablier.
Un quoi ?
Un sablier vous savez : un objet plein de sable censé mesurer le temps.
C'est vrai ?
Non, en fait je suis une abeille.
???
Oui c'est vrai.
Mais vous savez que vous allez m'être très utile. J'ai grand besoin d'un compteur de temps pour mes expériences de mesure de la densité de l'air.
Mais non... Ah si, oui, très bien. Se ravisa le sablier. Mais faites moi sortir.
Mais je ne sais pas comment.
J'ai une idée.
Le sablier raconta une première blague. La girafe se détendit et rigola un peu. Il en raconta une deuxième, elle ria franchement. A la troisième, elle ria aux éclats. A la quatrième, elle se roulait par terre et finit par s'étouffer au coeur d'un éclat de rire. Le sablier fut éjecté hors de l'animal. 
Ravi de sa liberté, il fit quelques essais d'envol pour tester ses ailes. 
Puis son regard croisa celui de la girafe.
Ils se regardèrent comme s’ils se voyaient pour la première fois alors qu’ils avaient vécu l’un dans le gosier de l’autre.
Un peu mal à l'aise, elle lui demanda :
Alors tu m'aides à mesurer l'épaisseur de l'air ?
Une girafe ? Tu es une girafe ?
Oui. Dit-elle gênée.
Ca alors...
Tu m'aides ?
J'ai un problème... je ne peux pas t'aider. Je ne sais pas compter.
... ?
Oui, c'est incroyable un sablier qui ne sait pas compter. C'est comme si tu n'avais pas de cou. Mais tu en as bien un, il n'y a pas de doute.
Tu ne veux pas apprendre ?
Surtout pas, je veux seulement apprendre à voler.
Ah mais je peux t'aider.
Comment ?
Je suis monitrice de vol. Grimpe sur mon dos.
C'est vrai ?
Non, je suis une station stellaire.
???
Oui, c'est vrai. Grimpe.
Et ils partirent tous deux. La girafe apprit au sablier à voler. Le sablier lui enseigna à repérer les différentes épaisseurs de sable et grâce à son aide, elle sut bientôt compter. Elle ne comptait pas en chiffres, elle non plus, mais en liste de mots correspondant à des émotions vécues.
Ils voyageaient sans cesse et devinrent vite inséparables.
« Douceur, calme, château, maisons, ciel, arbres, sourire, jardin... ».
Ils avaient inventé un nouveau décompte des heures car il leur semblait que le temps avait bien moins d'importance que la manière dont on le remplit.

mercoledì 26 novembre 2008

martedì 25 novembre 2008

Père Noël

- Une machine à me télé-porter
La première machine nécessaire à un professeur malmené est une machine à se télé-porter, en l'occurrence à me télé-porter.
Les profs malmenés sont bien souvent amenés à se déplacer sans cesse et sans sens précis.
Leur établissement de rattachement est à un endroit, le deuxième établissement où ils doivent effectuer une partie de leur service à un autre et le troisième encore ailleurs. On se demande parfois comment fait le Rectorat pour trouver des regroupements aussi facétieux. On aurait même envie de le rencontrer, celui qui a imaginé ça, pour lui demander dans le blanc des yeux s'il conçoit véritablement qu'un enseignant aussi nomade puisse éprouver un quelconque bien-être professionnel.
Il m'est arrivé, une année, de travailler à Champtoceaux et à Angers, tout en habitant à Nantes. Cette année, c'est Toulouse, Montrabé et Nailloux qui sont sortis du chapeau d'on ne sait quel esprit sadique.
Voilà pourquoi je demande une machine à me télé-porter au Père Noël.

(en fait j'en ai déjà une, celle du Château Ambulant, mais pour le moment, elle ne fonctionne pas... et de toute façon elle n'est pas faite pour le travail... elle, elle est faite pour les sentiments)

giovedì 16 ottobre 2008

La machine à conclure

On sait combien la fin d'un texte est importante. Après avoir lu le dernier mot, on ferme le livre et on s'échappe. C'est l'ultime lien entre l'auteur et le lecteur avant la séparation. Un bon texte, pour laisser un goût agréable en bouche, doit donc avoir une fin harmonieuse.
Voici une machine qui vous permettra de trouver le dernier mot le plus adapté à votre texte.

Matériel
une vingtaine de dictionnaires de français
un sèche-cheveux
une plume

Mise en place
Installez-vous dans la pièce dans laquelle vous écrivez généralement. Tapissez le sol de dictionnaires ouverts à une page aléatoire. Branchez le sèche-cheveux vers la porte d'entrée de cette pièce et munissez-vous d'une plume d'oiseau.

Procédé
Tenez la plume devant le sèche-cheveux et faites en sorte que l'air chaud la maintienne en l'air pendant plusieurs secondes. Quand vous jugez qu'elle a suffisamment virevolté, coupez le courant et laissez-la retomber doucement.
C'est sa chute qui vous donnera la réponse : le mot sur lequel elle se posera précédera immédiatement le point final.

giovedì 2 ottobre 2008

Va, Lise

Il avait coutume de dire que ce qu'il possédait tenait intégralement dans sa tête car les biens matériels ne l'intéressaient pas. Il vivait dans un appartement d'une seule pièce presque entièrement vide. Une porte d'entrée, une grande porte-fenêtre donnant sur une cour intérieure et, au milieu de la pièce, une valise. Il l'avait baptisée Lise et il aimait lui dire « Va, Lise » mais jamais elle ne bougeait si lui ne se déplaçait pas avec elle.
Pour se nourrir, il l'ouvrait, en sortait un camping-gaz et se faisait mitonner de bons plats savoureux, car il faisait très bien la cuisine. Lorsqu'il avait terminé, il sortait un livre et le lisait. Il n'en avait qu'un et le relisait sans cesse avec un même plaisir. Il s'efforçait de ne pas l'apprendre par coeur, mais c'était très difficile car sa mémoire, bien malgré lui, retenait parfois des phrases ou même des paragraphes entiers. Quand il se rendait compte qu'il en avait trop mémorisé, il s'obligeait à ne plus le lire pendant quelques jours pour l'oublier.
Pendant ces périodes de disette littéraire, il parlait à Lise. Elle, dans sa position de repos, semblait réellement l'écouter. Il lui racontait des histoires que son livre lui inspirait. Il inventait des planètes minuscules dans lesquelles un unique habitant vivait des histoires d'adulte. Sur chacune des planètes qu'il décrivait, vivait une valise, personnage important dans l'histoire ou simple figurant. C'était pour ne pas ennuyer sa seule auditrice. Pourtant, à certains moments, il lui semblait qu'elle ne l'écoutait plus. Il trouvait ça normal que, parfois, elle se repose un peu et lui pardonnait ses absences et bien plus encore.
Pour ne pas la déranger pendant ces siestes, il sortait faire un tour du quartier. Il regardait à l'intérieur des maisons, au rez-de-chaussée, pour voir ce que faisaient les gens. La plupart d'entre eux regardaient la télévision. Dans une attitude passive et résignée, ils étaient assis et attendaient qu'on leur parle d'eux. Il songea que ces gens étaient comme sa valise, ils aimaient se reconnaître dans les histoires qu'on leur disait. Mais elle était différente car elle n'était ni passive ni résignée. Elle était toujours prête à se remplir d'objets variés, prête à partir, prête à changer son quotidien.
Il n'aimait pas sortir trop longtemps et rentrait rapidement chez lui.

mercoledì 17 settembre 2008

Machine à mettre en boîte les ilfautismes

Les repérer
Nom : Ilfautisme
Zone géographique : Très répandu dans toutes les régions de France métropolitaine
Race : Empêcheur de suivre son chemin de petit bonhomme
Description physique : L’ilfautisme peut se cacher à tout endroit dans une phrase. Il peut même constituer un discours à lui seul. Il s’agit alors d’une forme ultra autoritaire. Il faut !
Il peut être conjugué au présent, comme dans l’exemple précédent, mais également au futur, Il faudra, ou au conditionnel, Il faudrait. Il est terrifiant au passé, Il a fallu Il fallait Il fallut, ou au conditionnel passé, Il aurait fallu Il eut fallu, car on a alors plus les moyens d’agir.
Il est parfois adouci par des formulations détournées : Je crois qu’il faudrait ou Il se peut qu’il faille. Ne vous laissez pas amadouer, il est tout aussi dangereux.
Particularité : Un ilfautisme est inéluctablement lié à l’individu qui le prononce, l'« ilfautiste ».
Reproduction : L’ilfautisme est particulièrement à l’aise dans les milieux prétentieux, moralisateurs ou arrogants. Il s’y multiplie à une vitesse remarquable. Si on leur laisse la possibilité de s’installer , ils pullulent rapidement et il devient extrêmement compliqué de s’en débarrasser.
Longévité : La durée de vie d’un ilfautisme est très courte. Son existence est divisée en trois moments :
l’élaboration : quand l’individu le formule dans sa tête avant de le prononcer
la réalisation : le moment où l’individu dit la phrase qui le contient
la rumination : le moment où l’individu regrette sa formulation malheureuse
Nota Bene : Très souvent, l’élaboration et la réalisation sont contemporaines. La rumination, quant à elle, est un phénomène très rare. On ne la constate que chez des sujets particulièrement faibles.
Santé : Un ilfautisme sain doit être réalisé sur un ton franc, sec et à un volume sonore élevé. La maladie la plus fréquente dont souffrent les ilfautismes est bien sûr le doute. Les symptômes sont faciles à déceler : l’individu hésite, balbutie, transpire, parle à voix basse ou regarde ses chaussures. La situation est particulièrement inquiétante quand l’individu rougit.
Soin : Bien que notre objectif soit de le mettre en boîte, nous ne souhaitons la mort d’aucune espèce. Aussi, nous vous livrons une idée pour secourir un ilfautisme.
Rassurez l’ilfautiste qui le prononce en lui répétant cette réplique : « Tu es sûr de toi. Tu sais. Tu sais mieux que les autres. Tu as de bonnes raisons pour savoir mieux que les autres. Ton expérience ou ton intelligence te permettent de savoir mieux que les autres. »
Les attraper
C’est bien le mot et non l’individu que vous devez attraper. Le seul matériel nécessaire est un rouleau de scotch. La seule chose à savoir est la suivante : « aucun ilfautisme ne résiste à lui-même ! »
Dès que vous sentez qu’un ilfautisme est en cours d’élaboration, si vous prononcez la phrase : « il faut coller le scotch » en menaçant l’ilfautisme en fabrication d’un morceau de scotch, il s’arrachera à l’esprit de l’individu et viendra se coller au scotch sans attendre.
Les mettre en boîte
Le plus dur est fait. Il ne vous reste plus qu’à coller le scotch en le pliant en deux et le déposer dans une boîte prévue à cet effet. Pour les flatter, n’hésitez pas à leur offrir une belle boîte sur laquelle vous aurez écrit « boîte à ilfautisme » et dans laquelle vous aurez glissé quelques « oui » dociles.

martedì 24 giugno 2008

fin d'année mouchoirs mouillés

Comme c’est agréable.
Les élèves ont été absolument parfaits : cadeaux, pensées sincères, mots doux, regards tendres. Je ne saurais être plus comblée, plus satisfaite d’eux, de leurs émotions, de leurs élans du coeur, de leur attentions.
Comme c’est agréable de sentir qu’ils ne sont pas passés à côté de nous, qu’ils ont su nous regarder et savoir ce que nous avions au fond, sans se tromper.
Comme c'est agréable de sentir qu'on est pas non plus passés à côté d'eux.
Comme c'est désagréable de se quitter.
J’ai une chance incroyable de les avoir connus, de les avoir croisés et d’avoir travaillé avec eux. Je me sens comblée.
Une fois de plus !

martedì 10 giugno 2008

Peut-on envisager une aventure entre un anchois et une poubelle ?

J'avais promis la traduction de l'histoire du basilic... je l'ai ré-interpreté place Saint Eloi à Angers et le basilic est devenu... un anchois ! Et ne croyez pas que j'ai pris le premier animal venu, j'y ai pensé pas mal...

Peut-on envisager une aventure entre un anchois et une poubelle ?
Pendant les premiers jours de mai, une vieille dame de la ville avait acheté Laurent, un anchois, et l'avait déposé dans un aquarium place Saint Eloi, au numéro 1, à droite du garage. Oui, juste là, en face du musée des Beaux Arts. Laurent avait un tempérament exceptionnellement allègre, et il se remplissait de joie pour chaque petit événement. Les douze lampadaires de l'éclairage urbain de la place, de sacrés bavards, se moquaient de lui “ah, cet anchois, ce doit être un esprit simplet pour avoir cette tête de sardine” (voici une expression typique des lampadaires de l'éclairage public).
Il se contentait de ce qu'il avait (ses écailles) et il n'avait besoin de rien d'autre pour vivre (à part la nourriture séchée que lui donnait la vieille dame). Il avait tout de même, lui aussi, un rêve secret.
Depuis qu'il était arrivé, il voyait sans cesse des gens passer. Certains marchaient rapidement, ils savaient où ils allaient, d'autres se promenaient légers et étourdis. La troisième catégorie était la plus étrange. Pantacourts, sacs en bandoulière, regard émerveillé, et... surtout... appareil photo en main! Quand ils apparaissaient, les lampadaires murmuraient “les touristes “10 photographies à la seconde” arrivent”.
Ils arrivaient sur la place, immédiatement leur regard s'élevait, leur tête se penchait, leur cou s'allongeait. Ils faisaient deux pas en avant, deux pas sur le côté, deux pas en arrière. Cela pouvait sembler être une chorégraphie, une danse locale dédiée au musée mais ce n'était pas le cas. L'appareil photo fiché devant les yeux, ils photographiaient la tour, puis le masque, cette belle sculpture au centre, étrangement découpée sur les murs des maisons, puis le musée. Ils cherchaient en réalité comment rendre en photo l'équilibre de cette place à la forme tellement étrange. Ils pouvaient passer des heures à tourner leur appareil, à se tordre le cou, à discuter pour trouver une idée géniale, mais ils n'y arrivaient jamais. C'était toujours trop plat. Le photographe déçu montrait généralement le piètre résultat sur le mini-écran de son appareil photo à son accompagnateur et une grimace commune laissait comprendre que tous deux imaginaient le commentaire qui accompagnerait ensuite l'exhibition de ces photos à leurs amis : “un cauchemar cette place, impossible à photographier!”. Puis les touristes s'approchaient, intrigués, de l'entrée du musée jusqu'à passer la porte.
L'anchois, pendant ce temps, regardait passer les appareils photos et il rêvait et il rêvait d'en avoir un. Il espérait qu'un jour, un touriste distrait oublierait son arme juste devant lui.
Il en discuta longuement avec la porte du garage, à sa droite et ensemble, ils choisirent une stratégie.
Un touriste regardait en l'air quand la porte du garage s'est soudain ouverte, lui donnant un coup et faisant tomber l'appareil juste devant Laurent qui l'attrappa et la cacha dans la trape d'aération à sa gauche.
Le touriste, par miracle, ne se rendit compte de rien. Même les lampadaires restèrent muets.
Je ne vous raconte pas combien il était content notre cher anchois argenté! Il possédait désormais un trésor. Il l'utilisait avec parcimonie, comme quelqu'un qui ne veut pas user un objet précieux. Chaque jour, le musée fermait, il se permettait de prendre une photo, mais une seule. Avant, il regardait attentivement tous les détails autour de lui, il choisissait un coin qu'il n'avait pas encore remarqué et alors oui, il appuyait sur le bouton. Avec le sourire d'un enfant le jour de Noël, et l'air de quelqu'un qui vient de découvrir ce que c'est que l'amour, il éteignait l'appareil et le reposait dans la trape d'aération.
Il ne regarda jamais une seule de ses photos. Le plaisir était seulement dans la contemplation qui précédait le geste et dans l'idée que, si un jour il voulait les voir toutes, il suffisait de mettre en route l'engin.
Peu à peu, Lorenzo réussit à faire les photos de tous les détails de la place qui lui plaisaient et il commença à sentir le besoin de voir autre chose. Il ne voulait pas faire le tour du monde, ça non! Non, il était trop bien sur la place pour avoir l'idée de s'en aller. Il voulait découvrir la place selon un autre point de vue.
Un soir, peu avant la fermeture du musée, il donna l'appareil à une plante qui était juste à côté, dans un grand pot blanc. Le jour suivant, il le donna à une autre et ainsi de suite, jusqu'à la dernière plante alignée en face du musée. La dernière plante avait reçu, d'un touriste étourdi, un téléphone portable, et elle appelait toute la journée ses amis et ses parents, seulement pour appeler quelqu'un. “elle abuse un peu cette plante” disaient les lampadaires.
En fin de compte, chaque plante fut chargée de faire une photo, une seule, et d'un détail de la place qui lui plaisait en particulier. Peu après la fermeture, l'appareil revenait dans l'aquarium de l'anchois et lui regardait le résultat avec une grande attention. Il était fasciné : chaque jour il lui semblait découvrir un détail extrêmement exotique qu'il n'avait pas remarqué tout seul. Et, alors qu'avant il ne regardait jamais ses photos, il passait maintenant des heures à contempler celles des autres.
La présence de cet anchois esthète et un peu marginale, faisait parler tout le monde. Le lampadaire, celui du coin, racontait ce qu'il voyait aux rues adjacentes qui ne pouvaient pas voir la place et voulaient savoir comment était la dernière photo. Il était toujours très excité à l'idée de recevoir l'image et les lampadaires, éternels cancaniers, suivaient avec impatience ses réactions et commentaient tous les clichés.
Il y avait six plantes. La première photographia le buste de l'institut municipal, à droite. La deuxième choisit le masque, vu de derrière. La troisième immortalisa le banc juste en face. La quatrième envoya à Laurent l'inscription 1766 sur le mur qui jouxtait le musée. La cinquième prit le cadenas à gauche.
Un soir fut exceptionnellement émouvant. La dernière plante, celle qui avait le téléphone, prit une photo et la donna à l'anchois. Lui prit l'appareil, l'alluma, ses yeux s'ouvrirent en grand et il commencèrent à trembler et, enfin, ils se remplirent de larmes.
La plante avait photographiait la poubelle des déchets ménagers.
Pour une personne qui en a déjà vu mille des poubelles, toujours un peu abîmées, toujours un peu vieilles, c'est pas terrible d'en découvrir une de plus. Mais lui, le pauvre, il n'en avait jamais vu l'ombre d'une et il ne savait pas qu'il y en avait une sur la place. De l'endroit où il vivait depuis qu'il était arrivé, on ne voyait pas qu'il y avait une poubelle pour les déchets ménagers métallique à deux pas. Et quand il la vit, Laurent pensa tout de suite : “c'est la plus belle chose que je n'ai jamais vu de ma vie”. Et les lampadaires qui commentaient : “il est trop sensible cet anchois”.
A partir de ce moment, la seule chose qu'il voulut faire était s'approcher de la poubelle. Mais il ne savait pas marcher et il ne pouvait pas nager au delà de son aquarium. Par chance, il eut un idée : il demanda à la dernière plante de la place d'échanger l'appareil photo contre le téléphone portable. Il ne s'intéressait plus aux photos, seule la poubelle comptait désormais. La plante réfléchit un peu et puis elle accepta. Dès qu'elle reçut l'appareil, lle se mit à l'utiliser à chaque instant pour chaque détail insignifiant. Laurent, au contraire, quand il eut enfin avec lui le téléphone, attendit un jour avant d'essayer d'appuyer sur une touche. Puis, il demanda le numéro de l'éboueur aux lampadaires et il l'appela, un soir, à la fermeture du musée.
Il lui demanda de faire passer un message à la poubelle de sa part.
“Dites lui que je suis un anchois, que j'habite à deux pas et que je l'ai vue en photo.”
Rien d'autre.
Si, il demanda à l'éboueur de l'appeler pour lui donner sa réponse.
Le lendemain, à la même heure, il l'appela et lui confia ce qu'avait dit la poubelle : “Ah oui, les lampadaires parlent souvent de lui. Qu'est-ce qu'ils sont bavards ces lampadaires. Bon mais j'ai autre chose à faire, il y a une plante ici qui n'arrête pas de faire des photos. Je dois me maquiller et changer de vêtement.”
Les lampadaires dirent : “Ah, l'amour!”
L'anchois jeta le téléphone.
La plante la plus proche le prit et commença à passer un paquet de coups de téléphone à ses amis et à ses parents et.
La porte du garage dit à Laurent que, s'il voulait avoir du succès avec les poubelles, il devait être plus excessif. “L'excès est à la mode, pour plaire, exagère! Tu fais une photo par jour, il te faut 24 heures pour passer un coup de fil... tu est tristement parcimonieux.”
Et les lampadaires “Pauvre anchois rêveur et naïf. Il aurait bien mieux fait de ne pas tomber amoureux. Ainsi, il a perdu la naïveté, l'appareil photo, l'amour et même le téléphone.”
Et pourtant non. Ce n'était pas tout à fait exact.
Il a fallu un peu de temps, mais deux jours plus tard (c'est beaucoup deux jours dans la vie d'un anchois), Laurent retrouva son sourire d'enfant innocent. Il était heureux comme avant quand il papoter avec la porte de garage et se moquait des poubelles coquettes.
Un jour cependant, la vieille dame invita un cousin marseillais à déjeuner. Elle prépara des fouées pour les faire cuire dans son four à bois et on entendit une voix rauque : “les fouées à l'anchoïade, ça te semble faisable ?”
Et les lampadaires qui répétaient : “les fouées à l'anchoïade, ça te semble faisable ?”

lunedì 9 giugno 2008

« Sii stupido, quando lo richiede la situazione stessa! »

uesta è la storia di Mozzarello

« Sii stupido, quando lo richiede la situazione stessa! »
Non fu necessario aggiungere altro. Saltò sul motto e se ne andò.
Siccome non era proprio sicuro di riconoscerla pensò, per aumentare le sue chance di ritrovarla, di scrivere il suo nome su una
cartella appesa alla colla.
Appena arrivato a Romo, andò alla fontana di Trevi a fare un desiderio. Buttò un colosseo nell’acqua e cominciò a cercare.
Si fermò da Giolitti a mangiare un gelato, niente. Visitò la piazza Navona, ma trovò solo dei turisti cinesi, un gruppo enorme di turisti cinesi che fotografavano l’impalcatura della fontana dei quattro fiumi. Nelle vie della città, sulla piazza di Spagna, nel metrò, nelle stazioni della città, non la trovò.
Trasse la conclusione che no
n era a Romo e se non era a Romo, voleva dire che non era in Italia. Perciò prese il primo treno per la Francia. Il primo treno per la Francia era un treno di nuoto. Andava benissimo, Mozzarello adorava l’acqua ed era stanco.
La cercò nel metrò parigino. Niente. La cerco in alcune stazioni. Niente.
Era un po' disperato quando arrivò alla stazione Montparnasse. Aveva l'impressione che, più il tempo passasse, più diventasse difficile rintracciarla.
Per non rimuginare inutilmente, prese il primo treno in partenza. Pensava di andare a Angers ma ci fu un problema ferroviario e arrivò a Brest. Cercava l'amara e trovò la mole, ma sapeva che non era a Torino perché tutti parlavano francese intorno a lui. Purtroppo pensò che forse non abitasse a Brest, e forse neanche in Bretagna e forse neanche in Francia.
Di botto, tutti i suoi possibili indirizzi lo assaltarono : un elenco telefonico sfinito gli passava davanti agli occhi con nomi di vie, piazze, vicoli... di tutta Europa. Fu allora che si accorse che non era neanche sicuro che lei fosse europea. Poteva pure abitare a Los Angeles o a Singapour. La ricerca si rivelò vana.
Perché cercare un manto introvabile?
Magari solo perché era romantico... il romanticismo era la sua tendina di Achille.
Quest'idea gli bastò.
Si chiese: “Se io fossi il mio manto, cosa farei a Brest?”
E rispose: “Raccoglierei delle ciotole in spiaggia.”
Andò in riva all'amara e raccolse le ciotole. Dopo alcuni passi, era già un po' pesante. Si fermò e si sedette per godere il paesaggio.

C'era una certa dolcezza nell'ario.
Guardava l'amara all'orizzonte.

Mentre stava lì a fantasticare, sentì la voce del manto che gli disse:
Il visto è unico da queste parti.”

Questa è la storia di Mozzarello

Riuscirà Mozzarello a ritrovare il manto misteriosamente scomparso in Europa?

Per questa storia, ho sostituito le parole femminili con le equivalenze maschili e vice versa. Così, il cornetto diventa la cornetta, la razza diventa il razzo. Attenti, più sottile, l'anno diventa la luna o il mare, l'amara.
Forza!

Questa è la storia di Mozzarello.
(che in una vita normale si sarebbe probabilmente chiamato Mozzarella, ma...)
Abitava in un caso che nessuno riusciva mai a trovare se non girovagando senza meta precisa nella città. La città era Locorotonda, un bel paese in riva all’amara, con un magnifico lungomare coperto di nebbia in alcune benedette mattinate di primavera.
Per tornare a caso suo, Mozzarello passava dal porto e si tuffava nell’amara.
Tutte le mattine, a colazione, mangiava una cornetta e beveva un poco di latta. Quando era sazio, andava ad annaffiare i pianti. Aveva una passione smisurata per i pianti: ne aveva di tutti i colori e di tutti i razzi, alcune venivano addirittura dall’Asia minore (la sorellina dell’Asia maggiore, tutte e due abitavano molto lontano). Di qualunque razzo sia, è facile viaggiare per un pianto (ci vuole un attimo ad attraversare il viso dall’occhio alla menta).
Un vizio però, ce l’aveva Mozarello: fumava i cani. Si sa che in questo mondo, nessuno è perfetto. Tutti i suoi soldi servivano a comprare le cornette per la colazione e i cani per rilassarsi dello stress del suo lavoro. Lavorava in una scuola frequentata da lune provenienti da tutta la galassia. A volte, una luna era un po’ più agitata delle altre e doveva gridare un poco per ottenere il silenzio, ma quello che più lo stressava è che, essendo lui l’unico insegnante, doveva essere in grado di rispondere a tutte le domande...
Quando non sapeva rispondere a una domanda, diventava rosso rosso rosso, cominciava a balbettare e sentiva un caldo tremendo. Appena tornata a caso, tirava fuori tutti i suoi libri e li leggeva, uno dopo l’altro finché non trovasse la soluzione al problema.
Un giorno, una luna gli chiese: “senta prof, che cos’è il Seno?”
Sintomi descritti prima: rosso, balbuzie, caldo. Le lune sapevano che voleva dire che doveva tornare a caso e lo lasciavano partire di corsa.
Dopo ore di ricerche, trovò finalmente che era un fiume francese che attraversava il capitale, Parigi. Se ne tornò subito a scuola per portare la risposta ma un’altra luna aveva già un’altra domanda: “per favore prof, mi può spiegare qual è il problema con la zona?”
Rosso, balbuzie, caldo. A caso.
Tornò dopo un po’ e spiegò l’inquinamento, l’effetto serra, e tutto ciò che riuscì a memorizzare.
Ecco perché la sera, fumava i cani. Si doveva sfogare.
Un giorno però, un dono cadde dal cielo.
Era seduto al bar, cominciava a mangiare un pizzo margherita quando il moro gli piombò adosso. Il manto arrivò e chiese: “signore, per favore, che oro è?”.
“Cinque euro” disse lui, fiero di poter rispondere senza una crisi di panico.
“Mah, s’è fatto tardi... mi sa dire se posso ancora mangiare in questo locale?”
Mozzarello guardò il suo pizzo e disse che pensava proprio di sì.
Le propose di mangiare insieme a lui e lei ordinò una luce al braccio.
Parlarono, si buttarono Pietro (poverino, non c’entrava), scambiarono sorrisi complici e, guarda casa, s’innamorarono. Il manto di Mozzarello, però, abitava lontano e dovette tornarsene a casa. Mozzarello, il solito sbadato, dimenticò di chiederle dove abitasse.
Non appena se ne andò il manto, cominciò a sentire il vuoto lasciato dal senso del moro. Manco poteva telefonarle né scriverle, era partita senza lasciare l’ombra di un indizio che permettesse di rintracciarla.
Erano rimasti insieme pochi minuti ma Mozzarello provava una grandissima fetta e non riusciva più a lavorare a scuola. Le lune si preoccupavano per lui. Volevano aiutarlo ma non sapevano come fargli ri trovare il gusto della vita. Vedendo che non ascoltava più niente ed aveva in continuazione un’aria assente e triste, gli offrirono un motto.

A scuola

Je vais essayer de revoir un peu l'histoire de Mozzarello.
C'était formidable de retrouver les élèves ce matin...
Je n'aurais pas cru que je prendrais un tel plaisir à les revoir.
J'ai comme l'impression de ne pas avoir tout à fait la même attitude... mais comment rester la même après un mois dans les Pouilles ?

domenica 8 giugno 2008

il Levante, 5 giugno 2008


Il était très sympa ce journaliste, on a discuté un moment mercredi matin au lycée. Bon, il a un peu modifié certains détails mais ça ne choquera que moi !

sabato 7 giugno 2008

“C’est inadmissible, on paye le billet hors de prix et on n’est même pas sûr d’arriver à l’heure »

Mi sembrava stranissimo poter immaginare che ci potessero essere problemi a Tiburtina alle 2 del pomeriggio. Ma siccome sono molto influenzabile c’avevo creduto davvero.
La gente non ebbe il minimo atteggiamento aggressivo nei miei confronti, anzi, molti sorridevano vedendo quanto sembravo imbranata con le mie borse e il mio bellissimo fiore giallo e verde. Non vi dico quanti gelosi ho incontrato passeggiando nelle vie del centro di Roma. Tutti invidiosi a chiedermi: ma, “da dove viene questo fiore?”
“Da un mondo magico” risposi a tutti. E avevo pure voglia di aggiungere “nel quale possono entrare solo quelli che, pur avendo più di 14 anni, continuano a vivere in un mondo magico”... ma non lo feci per non provocare un overdose d’invidia che avrebbe potuto creare ingorghi negli ospedali.
A Roma, ho lasciato lo zaino pesante al deposito bagagli e poi ho girato la città.
Piazza Barberini, fontana di Trevi, Giolitti (pur non avendo assaggiato tutti i gelati di Roma, considero, da quando ho mangiato il primo gelato da Giolitti, che quelli di Giolitti siano i gelati migliori di Roma), piazza Navona, piccole vie, piccole vie, metro, Termini, Treno.
Fui molto sorpresa di vedere quanti turisti c’erano e quanta noia sembravano provare.
Quando li guardavo mi chiedevo come mai questi qua continuavano a spendere fior di soldi per viaggiare mentre sembravano sempre stanchi e indifferenti.
La notte, dormii come un neonato.
Alla mattina, ebbi l’occasione di fare un confronto tra le métro parigino e il metrò romano. Oltre alle ruote, hanno un punto comune: tutti e due pubblicizzano l’insegnamento dell’inglese. Da: “3500 studenti hanno scelto i nostri insegnanti madrelingua. E tu?” a: “Tu n’as pas le temps d’apprendre l’anglais? Mets un professeur dans ton téléphone !”
Ma, mi chiedo : perché vogliono tutti farci studiare l’inglese ? Perché vogliono renderci tutti uguali, immedesimati da una lingua comune e magari pure da un atteggiamento identico: controllo il mio telefonino ogni 5 minuti e arrivato a casa, mi sprofondo nella poltrona davanti alla tivù? Preferisco continuare ad ignorare la risposta.
La differenza, però, tra il metrò romano e le métro parigino è musicale. È difficile che uno vada a Parigi e faccia un viaggio in metro senza incontrare un musicista che suona per gli ingrati viaggiatori e chiede una legittima monetina con il suo cappello. Legittima, almeno ai miei occhi. Anche quando il suddetto musicista canta più male di un’intera squadra di calcio o suona come se avesse appena iniziato la prima elementare, mi riempiono sempre il cuore di gioia. Grazie alle loro umili rappresentazioni, mi sento a Parigi.
Mi sento, quindi, sia sul punto di partire lontano per scoprire un angolo del mondo ancora inesplorato, sia sul punto di tornare a casa. Nei due casi, è bellissimo. E da anni per me, Parigi è questo: “ecco fatto, parto” oppure “ecco fatto torno”.

Adoro i lunghi viaggio in treno. Perché è una transizione essenziale tra il luogo dove ero e il luogo dove sarò.
Sarebbe stato assurdo essere venerdì mattina alle 6.30 in piazza Marconi con Cesare e poche ore dopo a casa mia, in via “del Quinconce”.
Avevo bisogno di lasciare Locorotondo pian pianino. E così fu.
Prima con il lungo viaggio in autobus, caldo afoso e pausa cappuccino. Dopo con la passeggiata romana, bellissima camminata e pausa foto. Poi, con l’arrivo del treno, prime voci francesi e ultimo pezzo di pizza. Quindi, con l’incontrare sempre più francesi e fargli credere che io fossi italiana, solo per non avere ancora da parlare in francese... conservare quest’illusione che ancora sono in Italia, fino all’ultimo momento. Infine, con l’attravesare la stazione di Bercy, ultimo corridoio italiano, prima di inoltrarmi nella grande e bella Parigi piena di francesi e di scritte in francese e di metro nonché musiciti francesi.
A questo punto, ero quasi tornata.
Fui tornata in modo definitivo quando sentii gente lamentarsi del ritardo del treno per Angers “C’est inadmissible, on paye le billet hors de prix et on n’est même pas sûr d’arriver à l’heure, quelle honte. Je suis attendue pour un mariage et je vais devoir me préparer en une heure. Mais je vais me plaindre ! De toute façon, ça ne servira à rien, vous connaissez la sncf ». Cerca uno sguardo complice questa ragazza incazzata nera ma non lo trova. Almeno non nel mio sguardo ancora troppo pieno di lungomare e di valle d’Itria per sembrare minimamente arrabbiato o deluso o dispiaciuto o.
Felice Il mio sguardo è felice.
Felice di essere così fortunato.
Fortua immensa di aver vissuto momenti così belli.
Grazie

giovedì 5 giugno 2008

E dai un'altra fesseria!! Oppure una favola socialmente inutile...

Dernier post avant départ...
Je vais passer la journée à aller chez les uns et les autres pour envoyer de grands "grazie" e autres "ci vediamo presto".
Locorotondo, vendredi 6h51.
Angers, samedi 12h51.

Questa è la storia di un gelato, anche lui nato per caso a Locorotondo. Era un gelato marrone, mamma cioccolato fondente, papa nocciola. Gli piaceva da morire dire una cavolata e vedere i gelatini scoppiare a ridere. Purtroppo, sapeva che non sarebbe vissuto a lungo... si sa che un gelato, in Puglia, non può sopravvivere più di tanto. Per fortuna, era nato in una coppetta e non in un cono come alcuni suoi amici. È un po' ingiusto quando si pensa alla differenza dell'aspettativa di vita tra un cono (5 minuti, 3 in piena estate) e una coppa (7 minuti).

Il cono, appena nato è già moribondo. Una coppa, invece, può avere alcune ambizioni.

Questo gelato non era proprio ambizioso, sognava solo di portare un po' di allegria agli altri. Appena servito, s’incamminò e incontrò una bella pianta. Pensò che il suo destino era di aiutarla ad essere felice. Vide che era secca secca, gli raccontò una barzelletta, andò alla fontanella e riempì un annaffiatoio. Cantandole una canzone stupidissima su due stranieri che parlano sempre di collant, la annaffiò così tanto che cominciò a traboccare e, siccome continuava a canticchiare capì troppo tardi. Quella sputò un'ultima goccia per provare a salvarsi e morì affogata. Molto dipiaciuto, il gelato trattenne le lacrime solo perché sentiva che cominciava già a liquefarsi un po'. Non voleva né perdere tempo né andare a finire come la pianta inzuppata.

Continuò la sua strada ed incontrò una gelata, waou, bellissima! Verde chiaro, mamma pistacchio, papa panna, splendida! Volle immediatamente renderla felice e decise di cucinare qualcosa per lei. Per non avvicinarsi al fornello parecchio pericoloso, preparò un assaggio di formaggi freddi. Purtroppo, erano tutti formaggi francesi dall'odore forte forte e la gelata, poco abituata a queste emozioni olfattive, svenne subito. Il gelatone ne approfittò per baciarla di nascosto (solo per vedere l'effetto che faceva). Lei aprì gli occhi, proprio come in una favola, ma sembrava ancora assai debole. Gridò vedendo il nostro gelato un po' malandato, con tutto il suo cioccolato fondente sciolto. Lui pensò che delirava per via della puzza di formaggio e decise di farle ascoltare un po' di musica. Prese il primo cd che trovò e lo mise nello stereo a tutto volume. Sfortunatamente, lei si mise a piangere. Il gelatone non era stato attento alla scelta del cantante e le aveva fatto ascoltare Jacques Brel. Non sapeva che lei stava digerendo una storia d'amore di ben 30 secondi con un'altra coppa che era stata servita insieme a lei. « Ne me quitte pas » (non andare via) fu un colpo fatale e invecchiò di un minuto in un attimo. Benché fosse sempre più liquida, si poteva ancora intuire che era stata una bella tipa da giovane.

La sua vita non era finita e lo mollò in un batter d’occhio, consigliandogli di accendere un fiammifero. La gelata se ne andò dall'estetista (un frigorifero in piazza), uscì, dopo due ore di frigo, ringiovanita e pronta ad incontrare finalmente il grande amore. Fu un biscotto alle mandorle assai nerboruto. La gelata finì di sciogliersi sul grande cantuccino. Non poteva andare meglio. Il suo terzo amore le fece scordare le prime due esprienze dolorose.

Intanto, il gelatone, proprio giù di morale, decise di trovarsi un gelatino come amico. Prese il primo servito all'uscita del negozio: un cono un po’ magrolino mamma melone, papa limone. Era l’unico gelato del pianeta che non aveva il minimo senso dell’umorismo. Il gelatone faceva scherzi in continuazione e il gelatino non rideva mai. Lo guardava con perplessità e alla prima occasione, il gelatino scappò. Se ne andò in Albania dove sperava di aiutare la gente bisognevole. « Vivere è cosa impegnativa » pensò « ci vuole gente seria, mica come quel bambinone gelatone. Lui al massimo può recitare in un teatrino. »

In strada, il gelatone incontrò un ice-cream americano, tutto lampone, che sembrava perso e pensò che poteva aiutarlo a scoprire la Puglia e farlo ridere un po’ con i soliti scherzi. Insomma, potevano unire le loro solitudini. Non riuscivano più di tanto a comunicare e fu una bella opportunità per il gelatone. Era così allegro e rideva così tanto che faceva ridere anche l’ice-cream. Quando finirono di sciogliersi, uno stava dicendo una barzelletta e l’altro scoppiava a ridere.

Mes petits plaisirs locorotondesi, alberobellesi e nocesi

(Anna vole des cerises mais c'est entièrement à cause de Cesare !)

Ces jours-ci, je me suis demandé pourquoi j’étais tellement bien ici.
C’est grâce aux gens, surtout, qui ont rendu ce séjour tellement simple et doux.
Voici une énumération de mes piccoli piaceri locorotondesi.
- Uscire di casa e attraversare il centro storico di Locorotondo guardando dappertutto per non perdere una briciola. Sortir de chez moi et traverser le centre de Locorotondo en regardant partout pour ne pas perdre une miette.
- Ascoltare ed immaginare, nel mio cinema interiore, le belle storie di Filomena. Ecouter et imaginer dans mon cinéma intérieur les belles histoires de Filomena.
- Fare il viaggio da Locorotondo a Noci in macchina, con Anna, e preparare insieme a lei gli ultimi dettagli della mattinata a scuola. Faire le voyage de Locorotondo à Noci en voiture, avec Anna, en préparant avec elle les derniers détails de notre matinée de cours.
- Mangiare una brioche vuota bevendo un cappuccino la mattina, in qualsiasi bar (ma meglio se da Angelo ché il sorriso ce l’ha sempre grande grande). Manger une brioche en buvant un cappuccino, le matin, dans n’importe quel bar, mais c’est mieux encore chez Angelo qui est tellement souriant.
- Passeggiare sul lungomare e guardare i papaveri in lontananza. Me promener sur le lungomare et regarder les coquelicots dans le lointain.
- Ascoltare le canzoni di Cesare così piacevolmente inutili (tranne quando sono io la ridicola protagonista). Ecouter les chansons socialement inutiles de Cesare, sauf quand c’est moi la protagoniste ridicule.
- Fare due passi sul mercato, il venerdì, e sorridere alla gente che passeggia. Faire deux pas sur le marché, le vendredi, et sourire aux gens qui flânent.
- Sentire Takis salutarmi la mattina, con questo suo modo takisiano così gentile di parlare alle ragazze. Entendre Takis me saluer le matin, avec cette façon si takisienne qu’il a de parler aux jeunes filles.
- Andare nella libreria di Lina, sfogliare dei libri con lei, parlare dell’ultima opera di tale autore, aprire dei libri a caso solo per provare a sentire il loro odore. Aller dans la librairie de Lina, feuilleter des livre avec elle, parler du dernier titre de tel auteur, ouvrir des livres au hasard pour essayer de sentir leur odeur.
- Spegnere i computer con Armando, quando tutti i ragazzi sono già partiti. Eteindre les ordinateurs avec Armando, quand tous les élèves sont partis.
- Bere il caffé di Rosa a scuola, a volte rifiutarlo se sento che non ce la faccio più ad ingerire caffeina e sentirla dire due parole in francese. Boire le café de Rosa au lycée, le refuser parfois quand je sens que je ne peux plus ingérer de caféine et l’entendre me dire deux mots en français.
- Leggere la guida della Puglia o qualiasi romanzo sugli scalini davanti a casa mia. Lire le guide des Pouilles ou n’importe lequel de mes romans entamés sur les marches devant chez moi.
- Guardare la gente che va e viene e vedere, nei loro occhi, se sembrano felici o preoccupati, o affamati, o in ritardo o. Regarder les gens qui vont et viennent et voir, dans leurs yeux, s’ils ont l’air heureux ou inquiets ou affamés ou en retard ou.
- Mangiare un pezzo di pizza con Anna e Austin da Angelo, prima del cinema, in quattro e quattr’otto per non arrivare dopo l’inizio del film. Manger un morceau de pizza à la 6 4 2 avec Anna et Austin chez Angelo, le propriétaire du bar de la place, pour ne pas arriver trop tard au cinéma.
- Aspettare il treno, seduta su una panchina, e pensare a quant’è bella la Puglia. Attendre le train, assise sur un banc, en pensant combien cette région est belle.
- Chiacchierare con le mie vicine di casa, Vita e Angela, sentire, nelle loro mani calde, quanto bene mi vogliono. Papoter avec mes voisines, Vita et Angela, sentir, dans la chaleur de leurs mains, quanto bene mi vogliono.
- Andare in classe con Anna e sentire i ragazzi della scuola parlare francese, con questo tremendo accento italiano, sentirli dire “à quelle heure doit-on partir?” quando non c’entra niente con quello che stanno dicendo. Aller en cours avec Anna, et entendre les élèves du lycée parler français, avec ce terrible accent italien, les entendre dire « à quelle heure doit-on partir » quand ça n’a rien à voir avec ce qu’ils sont en trin de dire.
- Venire chiamata “professoresssssssssa” con tante di quelle ssssssssssssssssss che non le posso contare. Etre appelée “professoresssssssssa” avec tellement de ssssssssssssssssss que je ne peux pas les compter.
- Sentire Austin parlare italiano con il suo bel accento americano e vedere l’immenso sorriso fisso sul suo viso da quando ha lasciato Los Angeles per venire ad abitare a Locorotondo. Entendre Austin parler italien avec son bel accent américain et voir ce grand sourire béat qui ne le quitte plus depuis qu’il a abandonné Los Angeles pour venir s’installer à Locorotondo.
- Andare al mare e fare il bagno nello splendido adriatico. Aller à la mer, la regarder, l’écouter et me baigner, enfin.
- Sentire Lillo parlare delle ragazze a cui "butta pietre" !! Entendre Lillo parler des nombreuses filles auxquelles il "jette des pierres" (expression locale pour draguer)
- Sedere davanti alla chiesa e cercare quale angolazione non ho ancora provato.
- Farmi stuzziccare da Cesare (e sentirlo dire “bambola, su le chiappe”). Me faire taquiner par Cesare (et l’entendre dire “bambola, su le chiappe”)
- Ridere con Rosa ed essere interrotta da Vito. Rire avec Rosa et être interrompue par Vito.
- Uscire di casa, girare l’angolo e sedere sul piccolo muretto del lungomare che è sempre libero per me, aprire un libro e far finta di leggere mentre sto sempre e solo guardando il paesaggio. Sortir de chez moi, virage à gauche, petite ruelle, virage à droite, petite ruelle, sortir du centre chaleureux sur les escaliers du lungomare ; m’asseoir sur le muret blanc toujours libre et ouvrir un livre ; faire comme si je lisais alors que je regarde simplement le paysage.
- Vous faire partager ce que je vis et savoir que vous me suivez…

mercoledì 4 giugno 2008

è possibile un'avventura tra un basilico e una cornetta... o no?



Pour mon avant-dernier jour au lycée, voici l'histoire de Lorenzo.


C'est le basilic qui habite devant chez Anna qui l'a racontée à Cesare. Il voulait ainsi le remercier d'avoir été arrosé avec amour. Cesare s'occupe très bien de ses plantes.


La traduction essayera de suivre...


Clin d'oeil à la passion de mamma pour l'éclairage urbain avec "i lampioni", le choeur de l'histoire!
http://lunettetambot.over-blog.com/




Grazie Cesare di avermi annaffiato !
Per mostrati che non sono un basilico ingrato, ti racconto la storia di un amico mio, Lorenzo.
Durante i primi giorni di maggio, una vecchietta del paese lo aveva messo in terra ed era cresciuto in piazza Rodio, al numero 3, tra le due porte dell'associazione culturale Giuseppe Verdi. Sì, proprio lì, di fronte alla Chiesa. Lorenzo aveva un temperamento eccezionalmente allegro, e si riempiva di gioia per ogni minuscolo avvenimento. I tre lampioni della piazza, quei soliti chiacchieroni, lo prendevano in giro “questo basilico, uno spirito semplice sarà, per avere questa faccia da pianta grassa” (questa è un'espressione da lampione). Si accontentava di quello che aveva (cioè le sue foglie) e non aveva bisogno di nient'altro per vivere (tranne l'acqua che gli dava la vecchietta). Un sogno nel cassetto però, ce l'aveva pure lui.
Da quando aveva visto la luce del giorno, vedeva in continuazione delle persone passare. Alcune camminavano veloci, sapevano dove andavano, altre passeggiavano leggere e sbadate. La terza categoria era quella più strana. Pantaloncini, borsa a tracolla, sguardo meravigliato e... soprattutto... macchina fotografica in mano! Quando arrivavano, i lampioni mormoravano “i turisti “10 fotografie al secondo” arrivano”
Arrivavano sulla piazza, subito lo sguardo s'innalzava, la testa dondolava, il collo si allungava. Facevano due passi avanti, due passi indietro. Poteva sembrare una coreografia, una danza locale dedicata alla chiesa ma non era così. La macchina fotografica ficcata davanti agli occhi, cercavano l'angolazione migliore per immortalare la chiesa. E abbastanza buffo se si pensa che: la chiesa è molto più immortale di noi (e se proprio la vogliono rivedere, possono più semplicemente tornare) e comunque, un'angolazione buona per fotografare questa chiesa proprio non esiste. Potevano passare ore ed ore a girare la macchina, a torcersi il collo, a discutere per trovare un'idea geniale, ma non ce la facevano mai. Il fotografo deluso, di solito, faceva vedere lo scarso risultato sul mini-schermo della sua macchina al suo accompagnatore e una smorfia comune lasciava pensare che entrambi immaginavano il commento che avrebbe poi accompagnato l'esibizione di questa foto ad amici: “un incubo questa chiesa, impossibile da fotografare!”.
Povera chiesa, giudicata in base al suo essere fotogenica o meno!
Il basilico, intanto, guardava passare queste macchine fotografiche e sognava di averne una. Sperava che un giorno, qualche turista distratto avrebbe dimenticato l'arma proprio davanti a lui...
Ne discusse a lungo con l'imposta, alla sua destra, e insieme, scelsero una strategia.
Un turista stava guardando in su quando l'imposta gli diede un colpo e fece cadere la macchina proprio davanti a Lorenzo che la afferrò, e provò a nasconderla dietro, in un buco che aveva cavato nel muro. Purtroppo il buco era rotondo e la macchina invece, era rettangolare. Lorenzo ebbe un po' di panico ma si calmò e in quattro e quattr'otto, riuscì a bloccarla tra l'imposta e la presa d'aria, un po' più a sinistra.
Il turista, per miracolo, non si accorse proprio di niente. Neanche i lampioni dissero una parola.
Non vi dico e non vi conto quanto era felice il nostro caro e verde basilico! Possedeva ormai un tesoro! Lo usava con molta parsimonia, come uno che non vuole logorare un oggetto prezioso. Ogni giorno, quando la campana della chiesa suonava le 6, allora si permetteva di scattare una sola fotografia. Prima guardava attentamente tutti i dettagli intorno a sé, sceglieva un angolo che ancora non aveva notato e allora sì, premeva il pulsante. Con il sorriso di un bambino il giorno di natale, e l'aria di chi ha appena scoperto che cos'è l'amore, spegneva la macchina e la sistemava sopra la presa d'aria.
Mai guardò una sua foto. Il piacere era solo nella contemplazione che precedeva il gesto e nel sapere che, se un giorno volesse vederle tutte, basterebbe mettere in moto l'aggeggio.
A poco a poco, Lorenzo riuscì a fare le foto di tutti i particolari della piazza che gli piacevano e cominciò a sentire il bisogno di vedere altro. Mica voleva fare il giro del mondo! No, stava troppo bene in piazza per avere l'idea di andarsene. Voleva solo scoprire la piazza da un altro punto di vista.
Una sera, poco prima delle 6, diede la macchina alla pianta vicina. Il giorno dopo la passò ad un'altra e così via, fino all'ultima pianta allineata di fronte alla chiesa. L'ultima pianta aveva ricevuto, da un turista sbadato, un telefonino e chiamava tutto il giorno amiche e amici e parenti e, pur di chiamare. “un po' esagerata come pianta” dicevano i lampioni.
Insomma, ogni pianta ebbe l'incarico di fare una foto, una sola, e di un particolare della piazza che le piaceva in modo particolare. Poco dopo le 6, la macchina tornava tra le foglie del basilico e lui guardava con molta attenzione il risultato. Era affascinato : ogni giorno gli sembrava di scoprire un particolare estremamente esotico che non aveva mai notato da solo. E, mentre prima non guardava mai le sue, adesso passava ore a contemplare queste foto.
La presenza di questo basilico esteta e un po' anomalo faceva parlare tutti. Il lampione, quello dell'angolo, raccontava ciò che vedeva alle strade adiacenti che non potevano vedere la piazza e volevano sapere com'era l'ultima foto. Era sempre molto eccitato all'idea di ricevere l'immagine e i lampioni, i soliti pettegoli, seguivano con ansia le sue reazioni e commentavano i cliché.
Otto erano le piante. La prima pianta scattò le cummerse a destra. La seconda scelse la pattumiera a sinistra, sotto il lampione. La terza immortalò il bassorilievo in alto a sinistra. La quarta la statua della chiesa, a sinistra, sul cielo azzurro. La quinta mandò al basilico il raccoglitore di medicinali scaduti. La sesta fotografò la scritta sulla chiesa “divietata l'affissione”. La settima prese il lampione a sinistra.
Una sera fu eccezionalmente commovente. L'ultima pianta, quella col telefonino, scattò la foto e la diede al basilico. Lui prese la macchina, la accese, i suoi occhi si spalancarono e poi cominciarono a tremare e alla fine, si riempirono di lacrime.
La pianta aveva fotografato la cabina telefonica.
Per una persona che ne ha già viste mille di cabine, sempre un po' malandate, sempre un po' vecchie, non è un granché scoprirne un'altra. Ma lui, poverino, non ne aveva mai vista manco una e non sapeva che ce ne fosse una in piazza. Da quel posto dove campava fin dalla nascita, non si vedeva che c'era una cabina arancione a due passi. E quando la vide Lorenzo, ciò che pensò subito fu: “questa è la cosa più bella che io non vidi mai in vita mia”. E i lampioni a commentare “troppo sensibile è, questo basilico”
Da questo momento, l'unica cosa che volle fare fu avvicinarsi alla cabina telefonica. Ma lui non sapeva camminare. Per fortuna, ebbe un'idea: chiese all'ultima pianta della piazza di scambiare la macchina fotografica contro il suo telefonino. Non si interessava più alle foto, contava solo la cornetta. La pianta ci pensò un po' e poi accettò. Appena ricevette la macchina, si mise ad usarla ad ogni istante per ogni insignificante dettaglio. Lorenzo, invece, quando finalmente ebbe tra le foglie il telefonino, aspettò un giorno prima di provare a premere un tasto. Poi, chiese il numero della cabina ai lampioni e la chiamò, una sera, dopo che le campane avessero suonato le 6.
E quando, finalmente, questa rispose, ecco quello che di dissero.
- Pronto!
- Ciao!
- Chi sei?
- Lorenzo, il basilico un po' a destra.
- ...
- Non mi vedi perché sono nascosto in un angolo... ti ho vista su una foto ...
- Ah, ho capito. I lampioni parlano spesso di te. Son chiacchieroni sti lampioni...
- ...
- Che cosa vuoi?
- ... (era un po' timido, poverino)
- Senti, ho altro da fare. C'è una pianta qua che non smette di fare delle foto. Devo truccarmi e cambiare vestito.
- Ah. Ho capito. Allora, ciao. Ci sentiamo.
- Certo, ciao!

I lampioni dissero: “Ah, l'amour!
Il basilico buttò il telefono.
La pianta più vicina se lo prese e cominciò a fare un sacco di telefonate ad amiche ed amici e parenti e.
L'imposta disse a Lorenzo che se voleva aver successo con le cornette, doveva essere più eccessivo. “Va di moda l'eccesso, per piacere, esagera ! Tu fai una foto al giorno, ci vogliono 24 ore per farti telefonare... sei tristemente parsimonioso.”
E i lampioni “Povero basilico sognatore e ingenuo. Faceva meglio a non innamorarsi affatto. Così si perse 'ingenuità, la macchina fotografica, l'amore e pure il telefonino.”
E invece, no. Le cosa non andavano proprio così.
Ci volle un po' di tempo, ma dopo due giorni (sono tanti due giorni nella vita di un basilico), Lorenzo ritrovò questo suo sorriso da bambino innocente. Era felice come prima, a chiacchierare con le imposte e prendeva anche in giro le cornette civette.
Un giorno però, la vecchietta invitò un cugino genovese a pranzo. Preparò le orecchiette fresche, quelle fatte in casa e si sentì in piazza una voce rauca: “le orecchiette al pesto, si possono fare?”
E i lampioni a ripetere “le orecchiette al pesto, si possono fare?”.

martedì 3 giugno 2008

« Il nostro mare »


Quand les locaux parlent de la mer, ils disent souvent « il nostro mare », même si en réalité, ils ont la chance d’en avoir deux : l’adriatique d’un côté et la mer ionienne de l’autre. C’est un luxe, nous sommes entre les deux. L’adriatique est à 15 minutes, la ionienne le double.
Chacun a tout de même sa préférence.
Je suis allée à la mer dimanche, c’est l’activité classique du dimanche matin. Ce qui est original, c’est que je suis allée à la mer avec ma libraire et son mari, Pino. Ma libraire, quand elle n’est pas dans ses murs, adore aller se prélasser à la mer. J’ai pu assister à une discussion sur les deux mers : Anna penche plutôt pour la ionienne alors que Pino préfère l’adriatique (en réalité c’est la proximité qui décide la préférence !)


Je suis retournée à la mer lundi, c’est l’activité classique des jours de fête (comme à Rennes finalement !). Le 2 juin est férié en Italie car c’est la date de la proclamation de la République (1946). Les gens flânent, comme Clara.
Après avoir flâné à la mer, nous sommes allés flâner au cinéma.
Gomorra. Je n’ai pas écouté les gens bien intentionnés qui me disaient que quelqu’un qui a écrit « fable » sur ses chaussures ne peut pas aller voir Gomorra. J’aurais peut-être mieux fait. Je ne regrette pas de l’avoir vu mais, mais j’ai passé un très mauvais moment, sans aucun doute.
Déjà parce qu’on s’est installés au premier étage et qu’il y faisait grosso modo 50°, ensuite parce que c’est d’une violence quasi insupportable. Et quand on me dit en plus que c’est bien parce que c’est réaliste, alors là, brrr, ça me fait frémir d’horreur. Comme je bondis en général quand il y a un coup de feu à l’écran, mon voisin de derrière a dû croire que j’avais le hoquet. C’est terrifiant. Dès le début, on se sent pris au piège : on est devant un film dans lequel on n’a pas envie d’entrer. A la fin de la première séquence, je me collais à mon siège pour m’éloigner le plus possible de l’écran (j’ai fini par apprécier que Cesare nous ait demandé de nous installer en haut parce que son portable prenait et qu’il risquait d’être appelé par l’hôpital… il y avait deux terrains de foot entre moi et l’écran !), je ne voulais surtout pas entrer à l’intérieur. Le pire est arrivé quand cette bande de malabars détestables demandent au gosse s’il est avec eux ou si c’est un ennemi (pas de compromis possible) pour lui faire ouvrir une porte qu’il gardera sur la conscience… Bon j’arrête là certains veulent peut-être le voir...

Un conseil : prévoyez quelque chose de très gai à faire après...

Visite
Pour finir sur une note plus positive, je vous emmène en voyage, de chez moi au lungomare de Locorotondo.

(voyage d’une minute)

“Signore, vieni con noi”

Enfin, un enfant ! J’ai rencontré Rosa au Portugal, lors de notre semaine à Evora. Nous avions beaucoup sympathisé et dès qu’elle m’a croisé au lycée, on s’est entendues pour se consacrer une journée l’une à l’autre. Je suis arrivée le 7 mai. Nous avons choisi le 31 du même mois !! C’était formidable ! Rosa a un adorable petit garçon de presque 7 ans, Vito.
Vito a l’énergie d’un petit garçon de presque 7 ans et les questions qui vont avec. Autrement dit, je me suis régalée et j’ai eu de nombreuses pensées émues pour les deux seuls petits garçons que je fréquente, neveu à moi le rouch et la chauve-souris robot-boy. Je les aurais bien arrachés tous les deux à leurs activités et téléportés dans ma promenade avec Rosa et Vito.
Un petit film de Vito qui récite une comptine en dialecte !




On a fait le tour du château de Gioia, Vito répétait sans cesse au gardien « Signore, vieni con noi » (Monsieur, tu viens avec nous) et puis il a fait 500 photos de la fiat 125 rouge devant la porte, trop heureux de pouvoir utiliser mon appareil et puis il me demandait toutes les 15 secondes, « come dici « gatto » quando sei dove abiti » (comment tu dis « chat » quand tu es là où tu habites !!). Evidemment, à chaque répétition de la phrase, « gatto » était remplacé par un autre mot et Vito essayait de répéter. Rosa a beau être prof de maths, elle est adorable ! (Ca, c’est juste pour vérifier si Véro lit mon blog ou bien… !) Son mari est marin et souvent absent. Ca ne lui enlève pas sa bonne humeur, ni son sens de l’accueil (heu, je m’embrouille un peu : je parle toujours de Rosa, Francesco, le marin absent, je ne l’ai jamais vu, et pour cause !). C’est sa mère qui m’a préparé à manger, un repas délicieux barese. J’ai goûté beaucoup de plats variés depuis que je suis arrivée, mais ce que préfèrent les locaux ce sont les pâtes et le poisson. Miam ! Moi aussi, ça tombe merveilleusement bien !



Ce qui revient le plus souvent, ce sont les pâtes aux cozze (moules) et, évidemment, les pizza ne sont pas en reste (on en a d’ailleurs mangé une ce soir-là). La maman de Rosa m’a préparé la tiella barese qui, soit dit en passant, n’a rien à voir avec la tielle sétoise. C’est un plat à base de pommes de terre, de riz, de moules et… d’incontournables (pour ceux qui ne parlent pas le dialecte maternelle couramment, au Pêcher, les incontournables, ce sont des courgettes, ma’ les fait pousser devant la cheminée tout l’hiver pour n’en être jamais privée) ! Bon, Dom, voici la recette, je te la livre en italien, ça te fera un exercice. (Dom m’a avoué qu’il ne lisait que les textes où il était question de nourriture !)

Tiella di riso e cozze. Per 6 persone, versate un filo di olio nella teglia, cospargete con cipolla e prezzemolo tritati, 150 g di cubetti di pomodoro e pecorino grattugiato. Fate uno strato con 100 g di patate affettate sottili e una zucchina a rondelle. Salate e continuate con 150 g di riso per minestre, 300 g di cozze lasciate nel mezzo guscio (en réalité la maman de Rosa n’a pas laissé le mezzo guscio, là je recopie la recette qu’elle m’a donné sur un article de journal !). Ripetete tutti gli strati, versate 7,5 dl di acqua fredda, irrorate con olio extravergine d’oliva e cospargete con pecorino grattugiato e pangrattato. Cuocete nel forno già caldo a 180° per circa 30 minuti, finché tutto il liquido è stato assorbito e la crosta dorata. Servite tiepido.


Ce qui est relativement étrange dans la cuisine de Bari, c’est qu’ils mangent souvent les fruits de mer crus… je ne suis pas amatrice. Ils ont beau être très frais, ils sont tout de même meilleurs cuits. Ce que je suis en train de me demander, c’est comment je ferai sans la taralli… j’en mange toute la journée depuis que je suis là. Ca calle tous les creux ces petites choses. Ce sont des petits anneaux de pâte à pain cuits dans l’eau bouillante, comme des pâtes, puis dorés au four. Il y en dans toutes les maisons ici. Et, selon moi et malgré tout le respect que je dois à mes aïeux piémontais, c’est bien meilleur que les gressins. Il faut dire que, pour rendre hommage à mes aïeux bourguignons (y a pas de raison), il y a du vin dans la pâte, et « ça ne gâche pas » (attention, ce a accent circonflexe-là doit être prononcé comme un vrai a accent circonflexe, même par ceux parmi vous qui ont tendance à ne pas faire la différence entre les différents accents…).


(Caro Giovanni, j'avais anticipé ta question !!)

venerdì 30 maggio 2008

« vabbé puoi andare a nanna »

Locorotondo est si petite que, selon ce qu’on m’a dit à deux reprises, les gens intéressants (entendez par là curieux) ne peuvent pas se louper. C’était semble-t-il évident que je rencontre Lina, mon panda de libraire, puisque je fréquente les librairies et que je parle aux gens. C’était impossible que je ne remarque pas Cesare, avec ses moustaches de clown, son pantalon orange et son air lunaire. Et je ne pouvais pas non plus rater Lillo, le poète errant qui passe la moitié de son temps à écrire et l’autre à flâner dans la rue. Lillo est journaliste quand des journaux l’emploient, poète quand il trouve l’inspiration et la plupart du temps, il flâne (comme Clara) dans Locorotondo en se faisant traiter de fainéant par la plupart de ses amis.
Cesare est clown et il fait des spectacles de marionnettes quand le coeur lui en dit et quand il ne travaille pas à l’hôpital. Il m’a demandé une petite histoire pour en faire un spectacle pour les enfants. Etant donné ce qu’il m’avait dit sur les « poly-demandeuses », je ne pouvais pas résister à la tentation de lui inventer une petite princesse (française) qui n’arrête pas de poser des questions. Voici l’histoire de ma petite angevine. Je l’ai écrite pour lui en italien. Pour vous je l’ai traduite en français. Enfin, « traduite » est un bien grand mot… autant « traduite » que je suis capable ! (C'est-à-dire « réinterprétée ») Quoi qu’il en soit, je vous conseille de jeter un coup d’œil aux deux versions...



Le site de Cesare (que je n’ai pas eu le temps d’aller voir étant donné que mes minutes sur internet sont comptées !!) http://www.lucesare.it/
La Princesse italienne
Il était une fois une princesse italienne qui adorait poser des questions. Elle était capable de poser des questions sur tout et n’importe quoi, mais vraiment n’importe quoi. Elle habitait dans un grand trullo à Alberobello dans l’Itria, une vallée très très verte.
A chaque fois qu’elle rencontrait un étranger, elle lui demandait quel était le plus bel endroit qu’il avait vu. Tout le monde répondait toujours la même chose, sans hésiter, sûr et fier : « les pays de la Loire ! » Certains préféraient la Vendée et son île de Noirmoutier, d’autres avaient adoré Nantes et les derniers rêvaient d’habiter dans le château d’Angers. (là je suis en train de me demander si ma réinterprétation est vraisemblable, surtout pour Noirmoutier en fait !!!)
Un jour, au petit déjeuner, son père prononça le mot « matrimonio » (mariage). Le lendemain, il recommença et il le dit aussi en déjeunant. Le troisième jour, il l’a même répété en dînant. Quand enfin il le dit au goûter, la princesse décida de partir chercher un mari dans les Pays de la Loire, même si elle ne savait pas du tout comment y aller.
Elle mit une robe rouge et quelques culottes dans un sac à dos et partit.
Elle marcha, marcha, marcha.
De temps en temps, elle demandait à un passant : « s’il vous plaît, pouvez vous me dire où sont les Pays de la Loire ? »
La réponse était toujours la même : « Oui princesse, il suffit de monter »
Ainsi, elle monta, monta, monta, et un jour, elle arriva à Angers.
Elle était émerveillée. Elle vit une fouée et elle pensa que ce devait être un chapeau. Elle le mit sur sa tête et trouva que ça lui allait très bien. Elle vit le château et pensa : « waou ! Plus beau que mon trullo, je veux habiter là moi ! » Elle le loua (elle était pas franchement pauvre notre princesse).
Et puis avec tous ces gens qui la saluaient, l’invitaient chez eux, lui faisaient goûter des rillettes et du poisson au beurre blanc, elle pensait être arrivée dans un monde magique.
Un soir, elle sortit en discothèque et elle essaya la danse locale. Un jeune homme, voyant qu’elle était étrangère lui apprit à danser et toute la nuit, ils dansèrent, dansèrent, dansèrent. C’est justement en dansant qu’ils tombèrent amoureux, sans échanger un seul mot. Ah, l’amour... !
Seulement le lendemain, quand ils se revirent, ils commencèrent à parler. A vrai dire, c’est elle qui commença à parler parce que lui ne parvint pas à dire la moindre syllabe. La princesse lui fit un paquet de questions sans jamais lui laisser le temps de répondre.
- Que veut dire “un ragoton de fromage”?
- Pourquoi les tours du château ont été rasées?
- Pourquoi certains d’entre vous mangent des chapeaux (en montrant son chapeau-fouée)
- Où mène cette route?
- Qui était le roi René?
- Pourquoi ce quartier s’appelle la Doutre?
- ...
Deux tours de pendule.
Leur histoire d’amour ne dura pas plus longtemps.
Il se lassa et quand elle lui demanda son numéro de portable, il donna celui d’un ami, Nicolas.

Quand la princesse écrivit un sms à Nicolas :
ON SE RETROUVE A 5H? AU MAIL ?
(même dans les sms elle ne pouvait pas s’empêcher d’utiliser ces terribles points d’interrogation)
Il répondit :
A 5H? T’ES SÛRE?
Et elle:
OUI
Quand ils se rencontrèrent, la princesse ne se rendit pas compte de la différence: grand, cheveux châtains, accent du nord, écharpe en laine. Ca pouvait être le même homme. Mais ce n’était pas le cas. C’était Nicolas et Nicolas était différent. Il comprit qu’elle était italienne et il commença à lui poser un tas de questions:
- Où est l’Italie?
- Qu’est-ce que vous mangez?
- Comment est ton trullo?
- Qui est votre Président ?
- Comment dit-on fouée en italien?
- Tu connais les accroche-coeur?
- Et le festival premiers plans?
- Ca va tu n’as pas trop froid?
- Il y a des voleurs dans ton pays?
- Pourquoi es-tu partie?
- Tu aimes le chocolat lindt 70%?
- ...
Deux heures plus tard, elle ne le supportait plus et quand ils se quittèrent, elle lui donna le numéro de portable d’une amie.

La princesse décida de ne plus chercher l’amour et adopta un chat.
Au début, c’état très bien. Elle parlait toute la journée et le chat ne disait rien.
Puis elle se rendit compte qu’en réalité il dormait sans cesse et qu’il était très ingrat. Il partait sans prévenir et il revenait pour manger.
Quelle barbe !
Un jour, le chat ne revint pas et elle pensa avec un certain soulagement qu’il avait trouvé une petite amie. Ah, l’amour...

(Happy end)
Elle dut se convaincre qu’un chat ne peut pas remplacer un homme.
Quand soudain, coup de foudre. Elle vit un homme beau, mais beau, à l’air subtil et tendre, et sans rien contrôler, elle tomba à nouveau amoureuse.
Elle alla le trouver et lui dit tout net : “eh toi, je t’aime”
Et lui : “non parlo francese”
Quel hasard, un italien !
Ils ne se posèrent aucune question car ils savaient déjà tout l’un de l’autre sans se connaître. Ah, l’amour… !
Ils allèrent s’installer à Alberobello et vécurent heureux
...

La princesse s’adresse à Cesare
NON!
Je ne veux pas donner raison au vieux proverbe qui dit “moglie e buoi dei paesi tuoi”. On n’est quand même pas au Moyen Age ! Le XXIème siècle est celui de l’ouverture et de la tolérance. Et pis franchement, Cesare, j’ai quand même pas fait 2000 km à pied pour venir épouser un italien qui roule les rrrr.
Je t’en prie, trouve-moi une autre fin !

Happy end numéro 2
Elle dut se convaincre qu’un chat ne peut pas remplacer un homme.
Quand soudain, coup de foudre. Elle vit un homme beau, mais beau, à l’air subtil et tendre, et sans rien contrôler, elle tomba à nouveau amoureuse.
Elle alla le trouver et lui dit tout net : “eh toi, je t’aime”
Il la regarda dans les yeux avec une intensité extraordinaire et il ne dit mot.
Elle, fascinée, commença à lui parler de sa vie, elle lui posait des questions, elle riait.
Ils furent heureux et elle ne se rendit jamais compte qu’il était sourd et muet.

La princesse s’adresse à Cesare
Un sourd muet??? Ben tiens! J’ai l’air de quoi?
N’oublie pas que je suis une princesse. Cela signifie que, non seulement je suis belle, mais en plus intelligente. Comment je pourrais ne pas me rendre compte qu’il ne parle pas et qu’il ne comprend rien à ce que je lui raconte.
Ca ne me plait pas non plus, allez, Cesare, arrête ton char.

Happy end numéro 3
La princesse eut un mal de dent tellement douloureux qu’elle ne pouvait plus ouvrir la bouche. Le volume sonore des Pays de la Loire descendit d’un coup et quelques habitants pensèrent qu’on faisait une minute de silence national. D’autres imaginèrent que tous les enfants bavards avaient été punis au même instant dans toutes les écoles du pays.
Dans la salle d’attente du dentiste, la princesse, qui n’avait pas dormi pendant trois nuits à cause de sa douleur aiguë, s’endormit. Le dentiste, un beau jeune homme, en la voyant, devinez, tomba amoureux !
Malheureusement pour notre princesse, sa réputation avait déjà fait le tour du canton et le dentiste savait que cette très belle jeune fille posait trop de questions et qu’elle n’était pas supportable plus de deux tours de pendule. Mais elle était tellement ravissante, et le dentiste était tellement charmé, qu’il ne pouvait pas ne pas essayer de résoudre ce problème.
Notre dentiste savait que la mâchoire humaine est magique. En infiltrant une goutte de potion dans une dent soigneusement choisie, il pouvait la rendre muette. Ce qu’il fit, sans scrupule. Ah l’amour!
Ils vécurent heureux dans un beau château et ils eurent plein d’enfants aux dents très blanches.

La princesse s’adresse à Cesare
Elle est bonne! (rire amer)
T’es vraiment dingue si tu crois que je peux accepter un happy end de ce genre là! Tu n’iras pas te coucher tant que je ne serai pas satisfaite !
Allez, dépêche-toi.


Véritable Happy end
La princesse, à la fin, n’était plus tout à fait sûre d’avoir besoin d’un homme pour vivre. Elle se rendit compte de son propre bonheur. Elle vivait dans l’endroit le plus beau du monde et, chaque jour, grâce à ses interrogations perpétuelles, elle découvrait de nouvelles choses sur la vie et sur les autres
Elle était tellement sereine et heureuse que, peu à peu, beaucoup de gens commencèrent à l’envier. Notre princesse n’était pas du tout égoïste et elle voulait que tout le monde puisse profiter de cette joie de vivre si simple. Quand quelqu’un lui demandait comment elle faisait pour être si légère et heureuse, elle expliquait que c’était grâce à la « théorie des questions », un médicament tout nouveau qui permettait de soigner tous les maux du cœur, ceux du corps et ceux de la tête.
Elle racontait que, quand quelqu’un est triste, il doit essayer de s’ouvrir aux autres, s’intéresser à chaque petit détail, poser de questions en tout genre et, peu à peu, le contact humain lui permet de se sentir mieux.
Elle commença à proposer des conférences sur la « magie des questions » et nombreux furent ceux qui vinrent l’écouter, intrigués par cette princesse italienne qui soignait tous les maux avec de simples questions. Elle réussit à convaincre une grande partie de son public et ses interventions étaient une suite continue de questions sans réponse. C’était un point fondamental de sa philosophie de vie : la réponse ne compte pas, seule la question est curative.
Un jour où elle discutait avec un étranger qui venait de l’Angleterre, elle apprit qu’un prince anglais était célèbre parce qu’il soignait les maladies par les réponses.
Selon cette autre théorie, quand quelqu’un va mal, il doit retrouver confiance en soi. Voilà pourquoi il doit répondre à des questions, mais la question n’a aucune importance, ce qui compte c’est de répondre. Cela permet de se valoriser, de se sentir cultivé et intéressant.
Très intriguée, la princesse décida d’aller le trouver en Angleterre.
Elle mit sa robe rouge et ses culottes dans son sac à dos et elle traversa la Manche.
Elle écouta la conférence avec une grande attention : tout le monde répondait sans jamais poser de questions. A la fin, la princesse alla trouver le prince et elle lui posa un tas de questions auxquelles il répondit avec art et talent.
Plus la conversation avançait, plus leurs yeux s’écarquillaient : ils étaient tous deux émerveillés qu’une conversation puisse être aussi agréable. Ils ne virent pas le temps passer et quand finalement elle lui demanda : “on va manger des crêpes?” (allant jusqu’à oublier qu’elle était en Angleterre et plus en France), cela faisait déjà trois jours et trois nuits qu’ils s’étaient rencontrés. Vous avez deviné, ces deux-là, aussi différents que la lune et le soleil, tombèrent amoureux immédiatement. Ah, l’amour... !
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants bavards qui posaient des questions mais trouvaient aussi des réponses !

La princesse, un grand sourire aux lèvres, s‘adresse à Cesare.
C’est bon, tu peux aller faire dodo.



La principessa francese

C’era una volta una principessa francese a cui piaceva un sacco fare delle domande. Era capace di fare delle domande su qualsiasi cosa, ma proprio qualsiasi. Abitava nel grande castello di Angers in riva alla Loira, un fiume lungo lungo lungo.
Ogni volta che incontrava uno sconosciuto, gli chiedeva, per esempio, qual era il posto più bello che avesse visto. Tutti davano sempre la stessa risposta, senza esitare, sicuri e fieri: “la Puglia!” Chi preferiva il Gargano e le sue isole, chi invece aveva adorato Lecce e chi sognava di abitare in un trullo.
Un giorno, a colazione, il padre pronunciò la parola “matrimonio”. L’indomani, ricominciò e lo disse anche a pranzo. Il terzo giorno, lo ripeté a cena. Quando alla fine lo disse pure a merenda, la Principessa decise di andarsi a cercare un marito in Puglia, anche se non sapeva per niente come andarci.
Mise un vestito rosso e alcune mutande in uno zaino e partì.
Camminò, camminò, camminò.
Ogni tanto, chiedeva a una passante: “per favore, mi sa dire dov’è la Puglia?”
La risposta era sempre la stessa: “Sì Principessa, basta scendere giù”
Così, scese giù, scese giù, scese giù e un giorni, arrivò ad Alberobello.
Era meravigliata. Vide un tarallo e pensò che fosse un anello. Se lo mise al dito e le sembrò un ottimo segno del destino. Vide un trullo e pensò: “Magari! Più bello del mio castello, io voglio abitare qua dentro!” Se lo prese in affitto (mica era povera la nostra principessa).
E poi con tutta quella gente a salutarla, ad invitarla a casa, a farle assaggiare orecchiette e pesce fritto, pensava di essere giunta in un mondo magico.

Una sera, andò a vedere uno spettacolo di spizzica spizzica e provò anche lei la famosa danza pugliese. Un ragazzo vedendo che era forestiera le insegnò a ballare e tutta la notte ballarono, ballarono e ballarono. Si innamorarono proprio ballando, senza scambiarsi una parola. Ah, l’amour... !
Solo quando si videro l’indomani, cominciarono a parlare. A dire il vero, cominciò lei a parlare, perché lui non riuscì a dire la minima sillaba. La principessa gli fece un sacco di domande senza mai lasciargli il tempo di rispondere:
- Cosa vuol dire “sciamanin”?
- Perché i trulli sono fatti a secco?
- Come mai certe persone mangiano degli anelli (facendo vedere il suo, di anello-tarallo)
- Dove porta questa strada?
- Chi era San Nicola?
- Perché queste isole si chiamano diomedee?
- ...
Due giri dell’orologio.
La loro storia d’amore non durò più a lungo.
Lui si stancò e quando lei gli chiese il suo numero di cellulare, diede quello di un amico suo, Pino.

Quando la principessa scrisse un messaggino a Pino:
CI VEDIAMO ALLE 7? DAVANTI A SANT’ANTONIO?
(anche nei messaggini non poteva fare a meno di questo tremendo punto interrogativo)
lui rispose:
ALLE 7? SEI SICURA?
E lei:

Quando si videro, la principessa non si rese conto della differenza: basso, capelli bruni, accento pugliese, occhiali da sole. Poteva essere lo stesso uomo. Ma non era così, quello era Pino e Pino era diverso. Lui capì che era francese e cominciò a farle un sacco di domande:
- Dov’è la Francia?
- Che cosa mangiate?
- Com’è il tuo castello?
- Chi è il vostro presidente?
- Come si dice tarallo in francese?
- Esistono i dialetti?
- Capisci il dialetto alberobellese?
- Non senti troppo caldo?
- Ci sono ladri nel tuo paese?
- Perché sei partita?
- Ti piace la Nutella?
- ...
Dopo un paio d’ore, lei non lo sopportava più e quando si lasciarono, gli diede il numero di cellulare di una sua amica.

La principessa decise di non cercare più l’amore e addomesticò un gatto.
All’inizio, era molto bello. Lei parlava tutto il giorno e il gatto non diceva niente.
Poi si accorse che in realtà dormiva sempre ed era anche molto ingrato. Partiva senza avvertire e tornava solo per mangiare.
Che noia!
Un giorno, il gatto non tornò e lei pensò sollevata che avesse trovato una gatta. Ah, l’amour...

(Happy end)
Si dovette convincere che un gatto non può sostituire un uomo.
All’improvviso, colpo di fulmine. Vide un uomo bello, ma bello, dall’aria sottile e tenera e senza controllare niente, si innamorò di nuovo.
Lo andò a trovare e gli disse chiaro e tondo: “senti, ti amo”
E lui : “Je ne parle pas italien”
Guarda caso, un francese !
Non si fecero domande perché tutto già sapevano l’uno dell’altra senza conoscersi. Ah, l’amour… !
Tornarono a vivere a Angers e furono felici.

La principessa si rivolge a Cesare
NO!
Io non voglio dar ragione al vecchio detto popolare che dice: “moglie e buoi dei paesi tuoi”. Mica siamo nel Medioevo! Il XXI° secolo è quello dell’apertura, della tolleranza. Poi, Cesare, non ho fatto 2000 km a piedi per sposarmi un pallido francese dalla rrr moscia.
Ti prego, trovami un’altra fine.


Happy end numero 2
Si dovette convincere che un gatto non può sostituire un uomo.
All’improvviso, colpo di fulmine. Vide un uomo bello, ma bello, dall’aria sottile e tenera e senza controllare niente, si innamorò di nuovo.
Lo andò a trovare e gli disse: “senti, ti amo”
Lui la guardò negli occhi con un’intensità straordinaria e non disse parola.
Lei, affascinata, cominciò a parlargli della sua vita, gli faceva domande, rideva.
Furono felici e lei non si accorse mai che era un sordo muto.

La principessa si rivolge a Cesare
Un sordo muto??? Ma dai! Che figuraccia!!!
Non dimenticare che sono una principessa. Il ché significa che, oltre ad essere bella, sono anche intelligente. Come faccio a non rendermi conto che non parla e non capisce quello che gli dico?
Neanche questa mi piace, dai Cesare, fammi il piacere...


Happy end numero 3
La Principessa ebbe un mal di dente dolorosissimo sicché non poté più aprire la bocca. Il volume sonoro della Puglia scese di botto ed alcuni abitanti pensarono che si facesse un minuto di silenzio nazionale. Altri immaginarono che fossero stati puniti tutti nello stesso momento i bambini troppo chiacchieroni delle scuole del paese.
Nella sala d’attesa del dentista, la Principessa, che non aveva dormito per tre notti a causa di questo dolore acuto, si addormentò. Il dentista, un bel giovanotto, quando la vide, indovinate, si innamorò!
Purtroppo per la nostra Principessa, la sua fama era ormai diffusa e il dentista sapeva che questa ragazza bellissima faceva troppe domande e non era sopportabile più di due giri di un orologio. Ma era troppa splendida, e il dentista era troppo ammaliato per non cercare di risolvere questo problema.
Il nostro dentista sapeva che la mascella umana è magica. Infiltrando una goccia di pozione nel dente apposito, poteva riuscire a renderla muta. Quel che fece, senza scrupoli. Ah l’amour!
Vissero felici in un bel trullo ed ebbero tanti figli dai denti bianchi bianchi.

La principessa si rivolge a Cesare
Questa è buona! (riso amaro)
Ma tu sei proprio fuori di testa se pensi che io possa accettare un happy end del genere! Non andrai a dormire finché non sarò del tutto soddisfatta!
Dai, sbrigati!


Vero e proprio Happy end
La Principessa alla fine, non era più così sicura di aver bisogno di un uomo per vivere. Si rese conto della propria felicità. Viveva nel posto più bello del mondo ed ogni giorno, grazie alle sue continue domande, scopriva nuove cose sulla vita e sugli altri.
Era così serena e allegra che a poco a poco, molti cominciarono ad invidiarla. La nostra Principessa non era per niente egoista e voleva che tutti gli altri potessero approfittare della stessa semplice gioia di vivere. Quando uno gli chiedeva come facesse ad essere così leggera e felice, spiegava che era grazie alla “terapia delle domande”, una medicina nuovissima che permetteva di curare tutti i mali: quelli del cuore, quelli del corpo e quelli della testa.
Raccontava che, quando uno è triste, deve provare ad apririsi agli altri, interessarsi ad ogni piccolo dettaglio, fare delle domande di ogni genere e, a poco a poco, il contatto umano gli permette di sentirsi meglio.
Cominciò a proporre delle conferenze sulla “magia delle domande” e molti venivano ad ascoltarla, incuriositi da questa principessa francese che curava ogni male con delle semplici domande. Riuscì a convincere la maggior parte del pubblico e i suoi interventi erano un susseguirsi di domande con poche risposte. Questo era un punto fondamentale della sua filosofia di vita: la risposta non importa niente, è la domanda ad essere curativa.
Un giorno che stava chiacchierando con uno straniero proveniente dell’Albania, venne a sapere che un principe albanese era famoso perché curava tutte le malattie con sole risposte.
Secondo quest’altra teoria, quando uno sta male, deve ritrovare la fiducia in se stesso. Perciò deve rispondere a delle domande, ma non importa la domanda, l’importante è solo rispondere. Permette di valorizzarsi, di sentirsi colto ed interessante.
Molto incuriosita, la principessa decise di andare a trovarlo in Albania. Mise il suo vestito rosso e le sue mutande nel suo zaino e attraversò il mare Adriatico.
Ascoltò la sua conferenza con grande attenzione: tutti davano delle risposte senza mai farsi delle domande. Alla fine, la principessa lo andò a trovare e gli fece un sacco un domande a cui rispose con arte e talento.
Più la conversazione andava avanti, più i loro occhi si spalancavano: tutti e due erano meravigliati che una conversazione possa essere così piacevole. Non videro il tempo passare e quando finalmente lei chiese “andiamo a mangiare una pizza?” (aveva pure dimenticato di essere in Albania e non più in Italia), erano già passati tre giorni e tre notti dal loro incontro. Avete indovinato, queste due persone assolutamente opposte si innamorarono subito. Ah, l’amour... !
Vissero felici ed ebbero molti figli chiacchieroni che facevano sia le domande che le risposte.

La principessa, con un bel sorriso, si rivolge a Cesare:
Vabbé, puoi andare a nanna.