mercoledì 2 settembre 2009

Premiers jours

Casablanca m’enivre (et je vous assure que ça n’a rien à voir avec ma consommation d’alcool : on ne peut en acheter nulle part !)
Je suis complètement assommée par la masse compacte de nouveautés qui s’amoncèlent autour de moi. Je suppose que je vais m’y habituer mais pour le moment, je suis submergée !
Ce matin, j’ai accompagné Arthus à l’école et elle est très jolie, son école. Blanche et bleue avec une grande cour de récréation. On avait avec nous trois sacs remplis des fournitures qu’il devait apporter avec lui le premier jour : une dizaine de cahiers, des crayons HB, six bics, un stylo plume, une règle transparente douce décimètre, des protèges cahiers, un classeur (j’en passe, la liste est interminable), et tous les livres de classe plus les petits romans à lire. Quand il a vu la masse de choses, il a rentré la tête dans ses épaules en disant que bouh, il allait devoir travailler pour utiliser tout ça.
Dans sa classe, il y a 27 élèves dont seulement trois non arabophones. Il est en CE2 B (il y a A, B et C). Un collègue de Vincent a sa fille en CE2 C, dans la même école : ils arrivent du Cambodge.
Devant l’école, à midi, j’ai rencontré des tas de mamans : une prof parisienne en dispo qui a suivi son mari, deux profs du lycée de Vincent.
Vincent, lui, a eu deux tristes nouvelles hier : il travaillera le samedi matin, jusqu’à midi et il est professeur principal de sa classe de seconde. Ca ne l’a pas du tout enchanté. Je dois dire que je n’aimerais pas ça non plus.
Et moi, dans tout ça, je ne pré-rentre ni ne rentre. C’est très étrange comme sensation. Je crois que ce qui domine c’est une sorte de culpabilité, une vague impression de ne pas faire mon devoir, de ne pas être dans le rang. Jusqu’à hier, je n’y pensais pas. C’est d’entendre Vincent me raconter ses histoires de rentrée que je connais trop bien qui m’a mise face à mon inactivité. Bien que j’aie du mal à me concevoir inactive étant donné ce que je fais pendant une journée !

J’aime beaucoup les petits taxis. Ils sont très bienveillants à notre égard. On leur fait un signe, ils s’arrêtent et on leur dit où on veut aller. Ils acceptent, ou non, de nous laisser monter. Pendant toute la course en taxi, je pense : « heureusement que je ne suis pas au volant » et il nous dépose juste là on où voulait arriver. C’est amusant, ils peuvent prendre des passagers même s’ils ont déjà des clients. Si on veut aller dans la même direction, il prend tout le monde en même temps, comme un petit bus. Ils ont tous un petit toit noir avec écrit « petit taxi ».
Ils conduisent n’importe comment les gens ici et le plus surprenant c’est que l’automobiliste est roi absolu. Je ne l’ai jamais constaté autant qu’ici : le piéton n’a aucun droit, d’ailleurs il n’a même pas de feu.
Au feu rouge, on sait qu’on peut passer parce que les voitures sont (plus ou moins) arrêtées mais rien ne nous indique que c’est bien à nous d’y aller… et effectivement, ce n’est jamais vraiment à nous d’y aller parce qu’il y en a toujours qui tournent dans tous les sens.
Moi qui suis habituée à ne pas trop regarder, là je suis obligée d’être très vigilante. Le pire étant bien sûr dan les grand boulevards. Pour le moment, j’essaye de me mettre entre deux personnes qui traversent pour regarder comment ils s’y prennent. Leur technique à eux est très chorégraphique. Quand on traverse une rue avec quatre voies, on passe la première voie avec souplesse, on s’arrête, on passe la deuxième au premier creux et on s’arrête au milieu. Puis on s’arrête à nouveau entre la troisième et la quatrième voie et enfin, on fait le dernier morceau. Evidemment, à chaque arrêt, il faut veiller à ce qu’une voiture ne nous emporte pas un pied ou une main. C’est tout un art.

Il y a un marché juste à côté de la maison, le marché Badr. C’est très pratique, les fruits sont magnifiques, le poisson est frais et il y a des femmes qui viennent vers midi vendre des espèces de petites galettes de farine de blé ou de maïs toutes chaudes et très appétissantes (quand je les vois manipuler ces petits pains tièdes je me demande comment elles font sachant qu’elles ne mangeront pas avant le soir… j’ai beaucoup d’empathie pour tous ces gens qui ne mangent pas de la journée)

Et pour le reste, on a tous les formats de magasin de l’épicerie de la taille d’un frigo juste à côté à un petit supermarché de centre ville à quelques rues d’ici (un peu comme celui qui était à côté de chez moi à Toulouse). Les produits exportés coûtent les yeux de la tête (80 dh le petit pot de nutella, 40 dh le paquet de café par exemple) mais les produits locaux sont vraiment pas chers (2 dh les 4 yaourts).

Hier après-midi, alors que Vincent allait vaillamment participer à la deuxième partie de sa pré-rentrée, Arthus et moi avons pris un petit taxi pour aller jusqu’à la plage. C’est pas loin, l’eau est vraiment belle et il y avait un tas de monde, ce qui encourageait à penser qu’il n’était pas dangereux de se baigner. Mais quand j’ai regardé furtivement les (à vue de nez) deux cents personnes qui barbotaient : un homme, deux hommes, trois, quatre cinq six…. etc. Une seule femme en maillot de bain deux pièces qui a bien traversé toute la plage pour se faire remarquer (ce qui n’a pas loupé), trois femmes voilées et vêtues de long vêtements ne laissant voir que le bout de leurs mains, les pieds dans l’eau. Bon, j’ai décidé de ne pas me mettre en maillot de bain… J’étais vraiment prise entre le respect de ce que je constatais, le fameux dicton « à Rome, fais comme les Romains » et la vision que je ne pouvais pas m’empêcher de trouver scandaleuse de ces femmes qui restent sur la plage et de ces hommes qui se baignaient en short, en caleçon ou même en slip pour certains.

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