martedì 27 gennaio 2009

Savez-vous pourquoi le vent est transparent ?

réponse en audio
Dans des temps reculés, le vent avait une couleur.
En réalité, chaque vent avait une couleur, l'air prenait des teintes très variées selon les jours.
Cela présentait un côté pratique puisqu'on pouvait ainsi les repérer d'un coup d'oeil.
Par exemple, la tramontane, ce vent froid du nord ouest, était vert foncé, le mistral, autre vent du nord, était bleu outremer et le scirocco, qui vient d'Afrique, était jaune d'or.
Dès qu'on mettait le nez dehors, on pouvait dire : « tiens, tout est orange, c'est le marin ! » car le marin, un vent du sud, était orange et, quand il soufflait, tout devenait orange.
C'était comme si un voile orange se posait sur le monde : les motos, les cochons, les bananes, les routes, les gens, tout semblait orange. On n'arrivait plus à discerner les oranges des pamplemousses ni les ânes des zèbres, ben oui, on ne voyait plus les rayures.
Même une petite bise bleu pâle, toute légère et sans prétention, transformait le monde qui devenait irrémédiablement bleu pâle, jusqu'à ce que le vent tourne.
Sur les côtes méditerranéennes, parfois tout était bleu outremer, d'un bleu profond et pur : c'était le mistral qui soufflait. Les vélos, les baleines, les pommes, les rivières, les gens, tout était bleu.
Mais parfois, en un instant, le vent tournait. A l'époque, quand le mistral rentrait se coucher et que lui succédait le levant, ce vent venant de l'est, en quelques secondes tout devenait violet : Les trottinettes, les kiwi, la mer, les gens.
On appelait ces brusques changements de couleur la « renverse ».
Ca faisait beaucoup rire les enfants !
Et puis les gens, à l'époque, n'avaient aucun souci pour s'habiller : tout le monde portait des vêtements blancs et laissait le soin au vent de les colorer. Parfois, pendant une accalmie de quelques secondes, tout le monde se retrouvait tout blanc. Mais ça ne durait jamais longtemps, le vent soufflait presque en permanence.
Tout cela, c'était au temps où le vent avait ses entrées sur toute la surface de la planète, bien avant que des maçons construisent des cabanes pour se protéger des intempéries.
Quand on a commencé à trouver des techniques pour construire des palissades, des murs, des maisons et même des châteaux ou des écoles, le vent ne pouvait plus envahir à loisir tous les coins et recoins.
Il se cassait le nez sur des portes fermées et devait contourner tous les édifices dans lesquels se cachaient les personnes et les animaux.
Les gens commencèrent à trouver que les vêtements blancs étaient bien fades et se parèrent de couleurs vives, variées. Chacun développa un goût particulier pour des teintes et prit des habitudes vestimentaires. Il y eut même des groupes qui se formèrent : celui des couleurs froides d'un côté, celui des couleurs chaudes d'un autre. Et puis ensuite, dans un même groupe, il y eut des sous-groupes. Parmi les couleurs chaudes, il y avait le rouge, le orange, le jaune. Et puis, dans ces sous-groupes, d'autre regroupements : parmi les rouges, les rouges carmin, les rouges cardinal, les rouges vermillon.
Les vents, qui assistaient à ce spectacle d'en haut, n'en revenaient pas.
Ils furent tellement déçus de constater ces ségrégations, tellement vexés de voir les gens se cacher et sortir avec des tenues colorées sans se soucier d'eux, qu'ils se réunirent tous pour parler du problème.
Ils considéraient qu'ils avaient été injustement traités. Eux qui avaient toujours apporté la joie de leur couleur sans compter et sans faire aucune différence entre les personnes ou les lieux, venaient d'être rejetés avec une indifférence inexcusable.
Il fut décidé par une commission spéciale que les vents deviendraient incolores jusqu'à ce que les humains retrouvent un peu d'humilité.
Si vous préférez qu'ils soient transparents, n'ayez crainte, il semble que ce soit pour longtemps.

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