martedì 3 giugno 2008

« Il nostro mare »


Quand les locaux parlent de la mer, ils disent souvent « il nostro mare », même si en réalité, ils ont la chance d’en avoir deux : l’adriatique d’un côté et la mer ionienne de l’autre. C’est un luxe, nous sommes entre les deux. L’adriatique est à 15 minutes, la ionienne le double.
Chacun a tout de même sa préférence.
Je suis allée à la mer dimanche, c’est l’activité classique du dimanche matin. Ce qui est original, c’est que je suis allée à la mer avec ma libraire et son mari, Pino. Ma libraire, quand elle n’est pas dans ses murs, adore aller se prélasser à la mer. J’ai pu assister à une discussion sur les deux mers : Anna penche plutôt pour la ionienne alors que Pino préfère l’adriatique (en réalité c’est la proximité qui décide la préférence !)


Je suis retournée à la mer lundi, c’est l’activité classique des jours de fête (comme à Rennes finalement !). Le 2 juin est férié en Italie car c’est la date de la proclamation de la République (1946). Les gens flânent, comme Clara.
Après avoir flâné à la mer, nous sommes allés flâner au cinéma.
Gomorra. Je n’ai pas écouté les gens bien intentionnés qui me disaient que quelqu’un qui a écrit « fable » sur ses chaussures ne peut pas aller voir Gomorra. J’aurais peut-être mieux fait. Je ne regrette pas de l’avoir vu mais, mais j’ai passé un très mauvais moment, sans aucun doute.
Déjà parce qu’on s’est installés au premier étage et qu’il y faisait grosso modo 50°, ensuite parce que c’est d’une violence quasi insupportable. Et quand on me dit en plus que c’est bien parce que c’est réaliste, alors là, brrr, ça me fait frémir d’horreur. Comme je bondis en général quand il y a un coup de feu à l’écran, mon voisin de derrière a dû croire que j’avais le hoquet. C’est terrifiant. Dès le début, on se sent pris au piège : on est devant un film dans lequel on n’a pas envie d’entrer. A la fin de la première séquence, je me collais à mon siège pour m’éloigner le plus possible de l’écran (j’ai fini par apprécier que Cesare nous ait demandé de nous installer en haut parce que son portable prenait et qu’il risquait d’être appelé par l’hôpital… il y avait deux terrains de foot entre moi et l’écran !), je ne voulais surtout pas entrer à l’intérieur. Le pire est arrivé quand cette bande de malabars détestables demandent au gosse s’il est avec eux ou si c’est un ennemi (pas de compromis possible) pour lui faire ouvrir une porte qu’il gardera sur la conscience… Bon j’arrête là certains veulent peut-être le voir...

Un conseil : prévoyez quelque chose de très gai à faire après...

Visite
Pour finir sur une note plus positive, je vous emmène en voyage, de chez moi au lungomare de Locorotondo.

(voyage d’une minute)

3 commenti:

Giovanni ha detto...

Marie,
tu oublies une chose qui nous intéresse aussi : comment les gens dans la salle ont jugé le film. Car il parle de la mafia. Et là où tu es ... Il se disait quoi à la sortie du film ?

Marie ha detto...

Les avis étaient vraiment partagés... Certains se demandaient quel était l'intérêt de le dire avec un air très critique (ajoutant même que le seul interet était financier). D’autres, plus explicites disaient que ça ne pouvait faire que du mal à l’Italie, et en particulier à l’Italie du sud, qui n’a franchement besoin de ça. Leur réputation est déjà tellement mauvaise... et cette histoire de dechets qu'ils trainent tous comme un fardeau alors que je pourrais manger par terre dans la totalité des villes que j'ai traversé ici.
D’autres ancore disaient que c’était important de le dire pour que la situation ait une chance d’évoluer et que l’auteur du livre avait un sacré courage (il se promène protégé par une escorte).
Tous d’accord, en revanche, pour dire que c’était bien la réalité de certains quartiers de Naples et que c’était d’une rare violence… et que la situation doit évoluer…
Mais comment ?
Ici, ils ne considèrent pas vraiment etre concernés par la mafia... en tout cas personne ne le formule.

Ecligma ha detto...

Moi, je trouve cette séquence effectivement très rude ... par rapport à la distance entre ta maison et le bruit de la mer.....Mais, c'est parce que tu n'as pas d'escorte....
Ou bien, parce que les sonorités expriment de façon très réaliste l'absence de réalisme.....
Poésie de l'espace et vision de paradis.....