giovedì 29 maggio 2008

Cucitura barese


Après les cours, je suis allée à Bari pour vérifier s’ils avaient bien les reliques de San Nicola. J’ai vu une grande tombe dans la crypte de la cathédrale et elles doivent être à l’intérieur.
C’est le petit train du far west qui permet d’aller de Noci à Bari sans aucune difficulté, juste un peu de patience. Le prix est dérisoire ; 3 euros 60 et on a bien le temps de profiter du paysage. Cela m’a permis de constater que les bottes de foin sont partout, pas seulement dans la vallée d’Itria et que les figuiers de Barbarie sont en fleur.
A la sortie de la gare, j’ai été un peu écrasée par la chaleur. Quand les gens disent que Locorotondo est dans la montagne, il doit y avoir un peu de vrai… Ca doit bien être à 300 mètres et on sent la différence (Jean, c’est loin, bien loin de tes sommets).
En sortant de la gare, on est happé par une grande avenue pleine de magasins et de vendeurs à la sauvette Sénégalais. J’ai failli essayer d’aller en saluer quelques uns en wolof, j’ai fait remonter à la surface quelques salutations de base mais finalement, j’ai abandonné, un peu intimidée par le nombre. Ils étaient tous réunis en groupes de 5 ou 6, ça ne donne pas envie de faire une blague. Et puis ce matin, quand j’ai dit au lycée que j’allais à Bari, on m’a recommandé la plus grande prudence et je me suis souvenue des recommandations maternelles selon lesquelles on n’est pas sensé s’adresser aux inconnus, surtout si on n’a rien de particulier à leur demander comme c’était le cas.
En arpentant le centre de la vieille ville, j’ai eu l’impression de coudre. J’étais une sorte d’aiguille, mon ombre le fil qui tentait de me suivre, et j’allais et venait d’une ruelle à l’autre autour des deux églises principales comme si je brodais une fleur.
A Bari aussi, les femmes balayent dans la rue et nettoient le morceau de rue devant chez elle. A Bari aussi, les pavés sont propres et luisants. Les murs sont moins irréprochablement blancs. D’autres femmes, assises autour de grandes bassines au milieu de la rue, préparent des artichauts pour en faire des conserves. D’autres encore font des ateliers « orecchiette » : trois boules de pâte, les petits rouleaux, le couteau, le coup de main, vous vous souvenez ? Elles sont beaucoup plus rapides que moi !
Ou Bari est une ville extrêmement religieuse ou j’ai perdu toute objectivité, effet probable de mes recherches d’hier sur Santa Maria della Greca. J’ai été un peu obnubilée par la religion. D’après ce que j’ai constaté, les images pieuses sont à Bari ce que les mouettes sont aux îles Tremiti : on ne peut pas faire une photo sans en voir au moins une dans un coin !
Non seulement les rues sont pleines d’églises, mais entre deux églises, il ne se passe pas cent mètres sans qu’on voie une petite chapelle avec une icône, une bougie ou une ampoule électrique et un petit chapiteau. Si on s’aventure à l’intérieur des petites cours sur lesquelles donnent les maisons (ce que j’ai fait car toutes les portes étaient ouvertes), on trouve, coincé entre deux boîtes aux lettres et un compteur électrique, un Christ entouré d’une guirlande bleue ou des centaines d’effigies différente du saint le plus prisé et qui ne risque aucune concurrence étant donné l’avance dont il dispose, j’ai nommé San Nicola. San Nicola avec un manteau vert, un manteau jaune, une auréole, des guirlandes électriques, une petite lanterne, un napperon, des fleurs, et même des messages politiques « San Nicola vuole i fiori ! Non la spazzatura ! ». Ils ne sauraient exprimer avec plus de force leur fierté d’avoir hérité de ce saint renommé.

(le ruban bleu, ça veut dire qu'un enfant est né... un petit garçon ! et ça c'est valablre dans toute l'Italie)

La Basilique San Nicola, l’exemple le plus important de l’architecture romane dans les Pouilles lui est dédié. Ce qui m’a le plus frappé, c’est le pupitre d’Elia, dans l’autel. Les corps sculptés dans la partie inférieure expriment une rage terrible. La deuxième église la plus importante est la Cathédrale dédiée à Santo Sabino. Là j’ai surtout été envoûtée par la musique, j’ai assisté à une répétition pour un concert qui devait avoir lieu le soir même. Je suis contente d’avoir eu cette première approche de Bari. C’était rapide, mais je me suis immergée dans l’atmosphère de la vieille ville. Les gens qui parlent, le souverain silence de la sieste à 15h, les premiers remous de 17h. Les femmes qui s’affairent dans la rue, les hommes qui jacassent au bar.

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