venerdì 23 maggio 2008

La marmellata di ciliegie ovvero dalla mia favola alla realtà


Cendrillon, non.
Blanche neige et les sept nains, non plus.
Peter pan, pas plus.
Bon, je ne sais pas trop laquelle, mais j’ai vraiment l’impression de vivre dans une fable. Une belle fable toute blanche.
Je ne fais que des choses que j’aime toute la journée.
Je travaille avec des élèves curieux et demandeurs, je leur apporte des gourmandises dont ils sont friands : des propositions différentes de leurs rites habituels, et ils en redemandent. J’enseigne, pour la première fois, un peu de français et vraiment, j’adore ça ! La semaine dernière, prévoyante, j’ai demandé à mes élèves français d’enregistrer des monologues et dialogues sur des thèmes qu’Anna voulait aborder en cours pour faire avec les Italiens des exercices de compréhension de l’oral à partir de leurs créations. Clara, une de mes élèves de l’année dernière, a fait un très beau texte dans lequel elle raconte ce qu’elle fait au cours de la journée du lever jusqu’au soir. Ce matin, avec une classe de prima, je me suis délectée à aborder par touches successives le contenu du message de Clara. Nous l’avons écouté trois fois pour en retrouver le sens et j’ai fini, pour les meilleurs élèves de la classe, en leur faisant repérer quelques beaux verbes qu’elle avait utilisés. (Le soir, Clara flâne, surtout quand il fait beau, elle s’arrête dans un endroit calme. Ensuite, quand elle arrive chez elle, Clara rêvasse en écoutant de la musique. Avant de se coucher, Clara bouquine. De belles occupations !)
En plus de ces premiers constats, je parle italien du matin au soir avec tous les gens qui se présentent, mes seules exceptions étant les cours de français et le blog.
Lorsque je suis seule, je me promène, je fais des photos, je lis, je vous écris. Oui, moi aussi, comme Clara après les cours, je flâne, je rêvasse et je bouquine.
Cet après-midi, j’ai passé quelques heures à l’ombre d’un olivier à dénoyauter des cerises (délicieuses) pour faire de la confiture.
Ce soir, j’ai cuisiné quelques gâteaux pour distribuer à tous ces gens qui me rendent la vie si simple. J’avais l’impression d’être une semeuse de petits bonheurs en me promenant avec mes ker-y-pomme (oui Fab, j’ai fais des Ker-y-pomme au beurre doux et voyant le beurre, je me suis demandée si ce n’était pas mieux de les faire carrément à l’huile d’olive) dans tout Locorotondo et en récoltant en échange, des sourires enchanteurs.
Encore un exemple aujourd’hui de la manière dont tous me simplifient la vie. Ce matin, j’ai constaté que je n’avais plus de gaz. Je l’ai dit à Anna en lui demandant où je devais changer ma bombonne. Elle a passé un coup de fil et ce soir, un jeune homme est venu chez moi, bombonne sur l’épaule pour la changer. Quoi de plus magique ? Je n’ai même pas eu à me demander si j’avais l’outil adapté à ma disposition !
Et puis Locorotondo est vraiment un petit décor de fable. Il n’y manque rien !
On dirait que je viens d’apprendre quelque chose d’important par une nouvelle expérience de l’existence : la vie peut être simple.
Je ne peux pas dire que ça la rende fade, bien au contraire.

J’ai tout de même été rattrapée par la réalité cupide (pour ceux qui en profitent) et traditionaliste (pour ceux qui la perpétue) au cours d’une conversation avec une mamma, autour de la confiture de cerises. Elle « marie » selon l’expression consacrée, son fils cet été et nous a raconté les frais que cela engendre. 30 000 euros en tout, je vous passe les détails. Ca m’a laissée perplexe. On peut vraiment, au XXIème siècle, dépenser 30 000 euros pour se marier. Dans un pays où tout le monde s’accorde à dire (là, aucune différence entre les régions, les Italiens sont unanimes) que depuis l’euro, les prix sont devenus parfaitement scandaleux, que même les pâtes sont devenues trop chères, que les loyers sont inaccessibles… on peut dépenser 17 mois d’un très bon salaire (le mien !) pour se marier. Et encore, le prix réel est plus élevé, je doute qu’elle ait compté le prix du divorce dans cette somme. ;o)
Comme vous pouvez le constater, il y a longtemps que j’ai exclus de ma conception du conte de fées mariage et autres inventions disneyiennes.
En même temps, il s’agit de mon point de vue et je me dis que, s’ils le font, c’est qu’ils considèrent que c’est vraiment important. Sans doute trouveraient-ils eux-mêmes absurde et incongru que je n’envisage pas de faire la même chose, que je ne me sèche pas les cheveux quand ils sont mouillés, que je ne porte pas de chaussettes quand il fait froid simplement parce que je n’ai pas toujours conscience du fait qu’il fait froid quand il fait froid, que je puisse passer des heures à écrire et peaufiner une histoire sur une machine qui sèche les textes dans lesquels il y a trop d’ « o », de « t », de « 20 » et d’ « e » crus (Détails de ma vie privée que je tente de dissimuler pour continuer à être si bien acceptée ! Le plus dur c’est pour les chaussettes, on maîtrise difficilement quelque chose dont on n’a pas pleinement conscience).

Je laisse là mariage et traditions pour me replonger dans ma fable toute blanche en construction où les héroïnes sont mal coiffées et souvent enrhumées.

(A propos de cheveux, et juste pour prouver que j’ai toujours quelque chose à ajouter, à Alberobello, des amis de Filomena croyaient que j’étais artiste, « à cause de ma coiffure » !!! sans m’offusquer le moins du monde, j’ai fièrement dit que, dans la fratrie, l’artiste c’était « ma grande et talentueuse sœur, Kristina Depaulis, qui habite à Limoges, enfin maintenant au Theil, et qui fait des expositions formidables, et des vêtements extraordinaires et qui a des poules, des oeufs et même des poussins et qui et qui et qui… » !)

5 commenti:

Unknown ha detto...
Questo commento è stato eliminato dall'autore.
Unknown ha detto...

T'aurais du je pense ... C'est toujours une bonne idée d'adapter ses recettes au contexte :)

Et sinon, quand est-ce qu'on déménage tous dans ton paradis ? C'est vrai que là-bas, tous les objets sont en pate fimo ?

Marie ha detto...

oui !!!!!!!!!!!!!!!!!
c'est excatement ça, c'est une vie en pate fimo !!!!!

Unknown ha detto...

Bella la battuta sul costo del divorzio!!! ;) On néglige trop souvent le divorce... Je m'étonne encore que personne n'ait pensé à une formule mariage et divorce tout compris. Quand on achète une voiture ou un frigo il y a bien un service après-vente, non??? ;)

Ecligma ha detto...

J'aime ce blog.... Je le savoure ....
Il est de ces cerises dont on pourrait dire qu'elles adoucissent le ciel.....
Que de sensations.....
Merci encore et encore....