martedì 27 maggio 2008

le isole diomedee


Anna et Cesare m’ont emmenée dans les isole Tremiti, au nord des Pouilles. C’était extraordinaire ! (je m’emballe, je dois me méfier de ce mauvais œil qui traîne… je ne sais pas si on peut l’attraper à nouveau une fois que quelqu’un l’a enlevé). Les premiers souvenirs qui me viennent pour évoquer ces deux jours sont : mer, mouettes, mer, pins, mouettes, rochers, mouettes, soleil, mouettes.
Surtout les mouettes, je n’en ai jamais vu autant en si peu de temps et je n’en ai jamais vu d’aussi près ! Elles planent toute la journée parmi les îles en l’attente d’un photographe attentif.
C’est un archipel composé de trois îles et d’un îlot : san Dòmino (c’est là qu’était notre pension), San Nicola et Capraia sont les trois îles, Cretaccio, le rocher qui se trouve entre les deux premières. Une bonne heure de traghetto pour y arriver (en partant de Trèmoli, dans le Molise) et un dépaysement fabuleux. On a vraiment l’impression d’être hors du monde… je crois que les îles offrent vraiment une sensation particulière.
A San Domino, il suffit de marcher quelques mètres et on arrive sur une plage qui a tout des plus belles criques des îles que je connais de la méditerranée, soit les trois « grandes » qui longent l’Italie de l’autre côté (quelques déchets en plastic en plus, la saison n’a pas commencé et les objets avalés et rejetés par la mer n’ont pas été nettoyés partout). En réalité, ça m’a surtout rappelé les plus belles plages que nous avions trouvées en Sardaigne. Ca a même dépoussiéré mes souvenirs.

On peut très facilement faire le tour de l’île à pied et trouver des petits coins paradisiaques à l’eau limpide à peu près partout. Et puis surtout, au mois de mai, et c’est là que je me sens privilégiée, non seulement il fait beau mais en plus il n’y a personne. Ce n’est pas un euphémisme, il n’y a personne. Dans chaque coin où nous nous sommes arrêtés pour nous baigner, il n’y avait vraiment personne. Une seule crique a été colonisée par des parasols verts rayés, la cala degli inglesi et là il y avait une malheureuse touriste solitaire, ridicule ous son parasol vert rayé.
L’île est très verte, presque entièrement couverte de pins, c’est pour ça qu’ils l‘appellent l’orto del paradiso. C’est là que viennent tous les amateurs de plongée sous-marine, des tas de petits bateaux disséminés ça et là attendent de voir remonter des corps emmaillotés dans leurs combinaisons noires. L’eau est vraiment magique : parfaitement transparente, comme dans les images auxquelles on ne veut pas croire !

C’est la plus grande de l’archipel, elle doit faire deux kilomètres de long. Il y a, en tout, 360 habitants sur les deux îles habitées (celle-ci et San Nicola) et cela nécessite une école pour que les enfants soient scolarisés comme tous les autres petits italiens. Le record de Najac est battu : 4 élèves à l’école primaires, et seulement 2 au collège !! Un prof d’italien vient de lundi à mercredi et un prof de maths de jeudi à samedi ! Ils ont un salaire plus élevé, un peu comme les privilégiés qui travaillent dans des lycées français à l’étranger !
Pour vous donner une idée, aucune des îles n’a de boulangerie, ils achètent le pain à Termoli. Mais il y a tout de même des hôtels, des pensions et des restaurant pour les touristes, bien sûr ! Même hors saison, on arrive à se nourrir normalement (plus que normalement même, on a mangé des linguine aux fruits de mer à se lécher les babines).
C’est la dame de l’isola di San Nicola qui m’a expliqué qu’elle n’avait pas de pain, Nonna Sisina. Elle tient un bar en bas de la grande forteresse. Elle ne fait pas de pâtes, que des panini. Quand des allemands arrivent et s’installent, Nonna Sisina qui ne fait pas de pâte, leur propose des crostini. Comme ils ne parlent pas italien et elle pas allemand, elle se fait aider par qui veut. Il se trouve que j’étais là et que les allemands parlaient anglais. Les allemands qui s’étaient arrêtaient chez Nonna Sisina n’étaient pas disposés à manger autre chose que des pâtes et visiblement, Nonna Sisina n’était disposée à perdre les allemands. Elle m’a demandé de garder son bar 5 minutes, elle est allée acheter des tomates et des oignons, elle a préparé un sugo en trois coups de cuillères à pot et tout le monde était content. Les allemands ont eu leurs pâtes et Nonna Susina a gardé ses allemands. Elle ne s’est pas moquée d’eux, ça avait l’air bon. Moi, j’étais surprise que ces allemands à qui j’ai expliqué que Nonna Susina ne faisait pas de pâtes soient restés tout de même, insistant pour ne pas, surtout pas manger de pain et tout aussi surprise de voir cette dame de 79 ans (elle s’en est vantée) sortir d’un pas résolu pour préparer sa sauce ! En revanche, Nonna Susina n’était pas surprise de la réaction des allemands et eux pas plus de la sienne !
L’île San Nicola est très différente de San Domino. Plus petite, plus aride, ce qui lui vaut son surnom : « l’orto dell’inferno » et plus architecturale. San Domino n’a aucune construction digne d’être nommée alors que San Nicola est couverte d’une grande forteresse qui donne une certaine majesté au paysage. Ce qui est bien, quand on est à San Domino, c’est qu’on a une vue imprenable sur San Nicola ! C’est drôle comme deux îles qui se font face comme ça semblent tout de suite moins isolées !



On appelle l’archipel les isole diomedee parce que la légende raconte que Diomède, au retour de la guerre de Troy, désespéré d’avoir appris que sa femme le trompait, s’est perdu dans l’Adriatique. Au terme d’une tempête il aurait échoué sur l’île de San Nicola ou il aurait passé ses derniers jours. A sa mort, il a été enterré sur l’île et tous ses compagnons ont été changés en oiseaux par Aphrodite. C’est cet oiseau qu’on voit sur le médaillon du cloître, la légende raconte qu’encore aujourd’hui le cri de cet animal strident évoque la tristesse d‘avoir perdu un si grand héros.


San Nicola est majestueuse pour sa Forteresse mais l’arrière est aussi impressionnant : une sorte de haut plateau d’un kilomètre de long, fourni d’une riche végétation très basse et aride. Pas un arbre, mais une vue imprenable sur la mer et sur la dernière des trois îles, Capraia. Un phare très seul pour unique construction, Capraia semble la résidence des mouettes et des pêcheurs. Une princesse arabe infidèle aurait été envoyée là pour être punie de ses mœurs dissolus. Et puisque chacun a droit à sa légende, sur l’îlot, un rocher qui appelé « la Vecchia » parce qu’avant chaque tempête y apparaît le fantôme d’une vieille femme tenant un écheveau de laine. (Sur la photo, on voit la Vecchia : ce petit rocher au large de Cretaccio, à droite).



Lucio Dalla, un chanteur italien de Bologne, doit être un grand amateur de mer et de mouettes, il a acheté une grande maison sur l’île de San Domino et une petite sur San Nicola. C’est la star locale et tout le monde parle de lui en des termes très laudatifs. Ils lui sont reconnaissants de véhiculer une certaine réputation de l’île et de donner un grand concert gratuit tous les ans au mois de juin.
J’ai les yeux pleins de mer et de mouettes !

1 commento:

Ecligma ha detto...

L'enfer c'est la frustration totale du désir absolu......