martedì 13 maggio 2008

« Moglie e buoi dei paesi tuoi »

Je pense que Giovanni sera content d’en savoir un peu plus sur les bidelli, on ne peut pas vraiment connaître l’école italienne quand on ne connaît pas cette figure si singulière.


Les bidelli sont des employés qui ont généralement un bureau dans l’entrée ou dans un de couloirs de l’établissement et s’occupent du tout venant. Les profs leur laissent leurs préparations et ce sont eux qui font les photocopies et les apportent, souvent en plein milieu du cours, au destinataire. Ils surveillent également le flux et des arrivées et des départs, les retards des élèves ou des prof. Le lycée de Noci est divisé en deux bâtiments : il faut trois minutes en voiture pour aller de l’un à l’autre. C’est peu mais suffisant pour ne pas permettre d’être toujours à l’heure, puisqu’il n’y a pas d’interclasse.
Les bidelli s‘occupent également de déplacer les registres de classe en classe.
Ce qui surprendrait beaucoup un prof français qui ne connaît pas le système italien c’est qu’on ne peut jamais être sûr d’être tranquille dans sa classe. Le bidello vient régulièrement frapper à la porte de la salle pour : dire au prof qu’il a reçu un coup de fil important ou que quelqu’un doit lui parler immédiatement dans le hall, demander à un élève de sortir du cours un instant pour une raison x ou y (un prof veut le voir, le Preside veut lui parler…), vérifier que quelqu’un est bien présent, apporter un registre, ou un livre, déposer un document à l’attention du prof ou ramasser le même documenté lu et signé deux minutes plus tard. Parfois les prof s’absentent, laissant les élèves poursuivre leur travail. Hier, j’ai assisté à un cours de littérature en salle informatique : la prof était en train de parler de Montale. Elle expliquait une poésie que j’adore, i limoni. Tout à coup, Isabella est venue lui dire qu’on l’attendait, elle est partie 5 minutes, les élèves ont papoté, puis elle est rentrée. Et puis, en l’absence d’interclasse, les élèves demandent souvent à aller aux toilettes et personne ne leur refuse. Et puis, dans une salle de classe, l’envie de faire pipi doit bien être un peu contagieuse, quand un élève y va, tous se succèdent pour faire la même chose.
Les profs n’ont pas les mêmes exigences de concentration. En le voyant, je me dis que les nôtres sont sans doutes parfois exagérées.
L’ambiance de classe est aussi rendue différente par le sédentarisme des élèves. A la différence de la France, les élèves ont une salle de classe assignée et ils y passent toute l’année. Ils ont une place et la gardent ensuite, comme des employés de bureau. La conséquence, même si les causes de ce que je veux avancer sont sans doute multiples, c’est qu’ils sont, dans leur salle de classe, comme chez eux. Ils regardent aller et venir les enseignant de leur poste de garde, connaissent chaque inscription sur les murs, savent où poser leur téléphone portable à l’endroit le plus douillet et s’enfoncent progressivement dans leur chaise dure mais personnalisée à outrance. Cet enfoncement progressif dans le bois me parait emblématique de leurs difficultés à sortir de chez eux. Les élèves auxquels j’ai parlé, tous adorables, semblent mammoni (tanguy) avant l’heure. Les fesses rivées sur cette chaise, ou l’attachement au foyer familial, le désir de ne pas s’éloigner pour ne pas prendre de risque mais aussi parce qu’ils sont bien ainsi, avec leurs habitudes et leur confort affectif ; tout cela semble appartenir à une même famille de besoins. Celui de garder des racines, le terme radici revient en effet souvent et on me demande sans cesse où sont les miennes. Les miennes sont seulement humaines semble-t-il. Un dicton populaire très répandu, en particulier dans le Sud de l’Italie est très révélateur de cette volonté de s’ancrer quelque part. Je ne peux pas ne pas citer Aurélie qui me le répétait tant au début de l’année (bien que, justement, son cœur vole toujours à des milliers de kilomètres) : « moglie e buoi dei paesi tuoi ». Grosso modo, choisis une femme et des bœufs de ton village, comme ça tu n’auras pas de problème !
Ah, l’étranger fait peur… actuellement, tous les jours, les journaux ont des nouvelles scandaleuses sur les Roumains de plus en plus ma considérés en Italie.
En dehors de ça, j’ai encore digressé volontiers, les bidelli vendent aussi les sandwiches et autres brioches à 10h, la seule récréation. C’est un boulanger de la ville qui les livre. Les élèves se jètent dessus. Oui, ce sont deux besoins physiologiques qui les expulsent de leur chaise en bois : la vessie trop remplie ou l’estomac trop vide.

1 commento:

Ecligma ha detto...

Je retiens "allora".... in questo caso..... dunque...... en fin de vidéo....
alloro nous ramène aux petites plantes...... celles qui servent à aromatiser.
Ecco
baci